Canaliser pour mieux protéger

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L’existence de la ville de Kherrata remonte au XVIIIe siècle. Elle est située au bord de l’oued Aguerioun. Au pied de la chaîne des Babors dont les sommets culminent à 2004 mètres. A l’entrée des gorges du Chaâbet El Akha “Le ravin de la mort”. Elle est traversée par la RN9 réalisée de 1863 à 1870 ; cette route creusée dans la roche dans les gorges du Chaâbet El Akha, chemine en corniche entre les parois rocheuses d’une hauteur de plus de 1000 mètres. D’une longueur de 7 km entre Kherrata et Bordj Mira. C’est un axe vital qui relie ce chef-lieu de daïra vers Béjaïa, mais également une route touristique d’une beauté inégalée empruntée durant la belle saison par des touristes, et surtout des estivants pour se rendre ou passer leurs vacances sur les rives de la Méditerranée.

A cela s’ajoute la grande attraction des primates, notamment l’espèce magot qui constitue la principale faune dans la région. La spécificité de la ville de Kherrata est composée actuellement de deux configurations : l’agglomération principale avec toutes ses structures administratives et ses habitations, ceci d’une part. La cité nouvelle en expansion qui est également une zone d’habitat et d’autres structures tous secteurs confondus. La ville de Kherrata, qui est donc partagée en deux sites, est traversée par un oued appelé oued Agrioune sur une distance de près de 2 km environ, lequel prend naissance à partir du barrage d’Ighil Emda pour rejoindre un autre ouvrage hydraulique similaire situé à l’entrée des gorges du Chaâbet El Akha, destiné à alimenter en ressource en eau la centrale hydro-électrique de Darguina. L’oued Agrioun rassemble les eaux d’une série d’affluents qui traversent les gorges du Chabet El Akha. Il se caractérise par un régime très irrégulier selon les fortes chutes de pluies en hiver et un étiage prolongé en période d’automne, mais il sert surtout au bon fonctionnement de la centrale Sonelgaz de Kherrata où des lâchers d’eau s’effectuent dans le lit de cet oued au débit très important, notamment en hiver. Par ailleurs, cette partie de l’oued qui traverse la ville de Kherrata reçoit les déversement des réseaux d’assainissements et d’autres rejets, ainsi que l’écoulement des diverses rivières environnantes dont les volumes d’eau sont très importants, particulièrement lorsqu’ils s’agit de pluies torrentielles. Des raisons qui militent en faveur de la réalisation d’un ouvrage tout au long de ce tronçon pour canaliser non seulement les eaux provenant des lâchers du barrage d’ighil Emda situé en amont de la ville et qui constituent des facteurs de déstabilisation des terrains situés le long de ses deux rives. En raison des mouvements de sol qui ne cessent de provoquer des affaissements de la chaussée sur la RN 9 à hauteur du centre de la ville, mais aussi de maîtriser certains phénomènes nuisibles à la santé et à l’environnement, et surtout de récupérer des terrains pour recevoir d’autres réalisations. C’est faisable puisque les moyens existent !

Slimane Zidane

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