Dès la première écoute, la spécificité musicale du groupe Akfadou se fait sentir. L’album de Baylache est enregistré chez Yugurten et édité chez les éditions Allagh Music. Un travail de professionnel est accompli sur cet album aux multiples couleurs. Intitulé, Avrid Deg Ur Dettughal, il compte huit chansons dont une instrumentale. Avec des poèmes bien travaillés, la langue utilisée chatouille les tréfonds d’un vocabulaire, dont on commence à perdre l’usage.
Sans tâtonnements, Baylache sort ses griffes avec force de verbe et douceur de musique. Ni son âge et encore moins le chemin d’art, ô combien difficile à parcourir, n’ont pu retenir Baylache de faire dans le renouveau. Son album, une mosaïque musicale bien faite ne manquera pas de charmer le public kabyle, lequel n’est pas prêt à abandonner ses penchants artistiques, ses appréciations de beaux poèmes et son attachement aux travaux bien faits.
Nemgarad, (rupture), Tahnint-iw, (ma bien-aimée) ou bien Thermed Iyi, ( insoutenable privation), le jeune artiste évoque l’amour sous différents angles. Il met une touche de sagesse sur un sentiment, ô combien important chez la frange juvénile. Avec la chanson Udem Ajdid, (l’étrangère), Baylache se remet de ses déceptions amoureuses, même s’il est difficile d’oublier sa dulcinée. Tasnawit, (le lycée), Baylache, avec un regard rétrospectif relate, sous un air musical doux les amours d’adolescent. Déjà à cet âge, le rêve de partager la vie avec sa » première » aimée, taraude l’esprit du jeune adolescent tout frêle et dont la privation serait le pire cauchemar.
A signaler que nombre de chansons en duo, sont embellies par la voix magique de Linda.
Les thèmes varient, tout comme la musique de chaque chanson est unique. La nostalgie avec Tagara n-temzi, le combat de la Kabylie pour la démocratie et l’amazighité, avec la superbe chanson, Yir Targit. En somme l’album de Baylache est un produit à consommer sans modération aucune et sans hésitation. Idir du groupe Akfadou doit se réjouir, la relève est désormais assurée par le fils Baylache.
M. Mouloudj