“Il faut une assise juridique”

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La situation alarmante du Service d’assistance médicale d’urgence de Béjaïa (Samu 06) a fait réagir son personnel qui a saisi le directeur de wilaya de la santé pour demander plus d’attention envers cette structure laissée à l’abandon.

Pour en savoir plus, nous avons interviewé Ali Riane directeur de l’hôpital Khellil-Amrane duquel dépend depuis quelques temps le Samu 06.

La Dépêche de Kabylie : De qui dépend officiellement le Samu ?

A. R. : Il était géré depuis sa création en 2002 par la DSP et ensuite affecté à notre hôpital, en application de la nouvelle carte sanitaire.

Dans l’urgence nous l’avons installé, certes, dans des locaux exigus mais avec l’intention d’y effectuer des travaux plus tard. Pour le moment il y a d’autres priorités.

Donc vous êtes désormais le responsable du Samu ?

De la structure mais pas du personnel qui dépend toujours d’autres hôpitaux de la wilaya. D’ailleurs, le directeur de l’EPH de Kherrata vient de reprendre un médecin et un chauffeur.

Apparemment, le collectif du Samu a raison de parler de l’inexistence d’une réglementation régissant cette structure…

Ce service n’a aucune assise juridique. Il est nécessaire qu’il ait son propre statut pour qu’il soit doté de personnel et d’un budget.

C’est la seule solution pour remettre sur pied ce service qui intervient dans la ville de Béjaïa et dans toute la wilaya dans le cas du transfert d’un malade lourd nécessitant une ambulance médicalisée.

D’ailleurs, à Béjaïa, il suffit d’appeler le 115 pour qu’un médecin régulateur réponde pour donner les premières mesures à prendre avant que l’équipe du Samu n’arrive.

C’est quoi cette histoire du chef de ce service qui outrepasserait ses prérogatives ?

Il y a mésentente entre le personnel du Samu et le chef de service. Je vous ai déjà dit qu’il faut doter cette structure d’une assise juridique pour qu’elle soit réglementée.

D’ailleurs, même le nouveau décourage géographique des structures hospitalières n’a pas apporté que des avantages; la preuve pour le cas de notre service des urgences de l’hôpital dont les gardes étaient assurés par une trentaine de médecins, il ne l’est plus que par 14 généralistes dépendant de l’EPSP d’Iheddaden et qui manquent à l’appel parfois.

Donc il n’y a pas que le Samu qui rencontre des difficultés.

Mais vous reconnaissez que ce dernier est dans une situation inquiétante ?

Oui, c’est vrai et d’ailleurs tant qu’il n’est pas doté d’outils juridiques pouvant améliorer les conditions de travail de son personnel,il ne pourra pas assumer convenablement la tâche à laquelle il a été destiné.

Parfois lors d’évacuations de malades éloignés de l’hôpital, cela engendre des perturbations dans le fonctionnement, ce service ne peut répondre aux appels des malades et hôpitaux par manque d’ambulances et de personnel.

Entretien réalisé par A. Gana

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