La ligne Akbou-Ighzer Amokrane paralysée

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Suite à la récente augmentation des prix du transport décidé par l’UGCAA, des jeunes des villages Laâzib-Centre, Laâzib n’Taslent et Tanuda, villages mitoyens relevant de la commune d’Akbou, ont procédé à la fermeture de la RN 26 à la circulation des transporteurs publics assurant la desserte de la ligne Akbou-Ighzer Amokrane pour exiger le maintien de l’ancien prix, à savoir 10 DA. De graves dérapages ont été évités grâce à l’intervention de certains citoyens lors d’altercations verbales entre les protestataires et les transporteurs. Le rétroviseur de l’un des transporteurs a été arraché.

Les transporteurs que nous avons approchés considèrent cette augmentation comme symbolique et vitale pour sauvegarder la profession, vu que les charges qui pèsent sur eux ne cessent d’augmenter, à l’exemple du prix de l’huile à moteur qui a grimpé de 90 à 230 DA en l’espace d’une année. Ces transporteurs ont préféré garder l’anonymat de peur de s’exposer à d’éventuelles représailles.

M. Bouchrit, président de la section de l’UGCAA de la wilaya de Béjaïa joint par téléphone nous dira : “Une augmentation des prix est inéluctable pour sauvegarder la profession. Aussi, au lieu de laisser chacun des transporteurs agir à sa guise, nous avons préféré la concertation via une assemblée générale qui a décidé d’une unique augmentation. Cependant cette augmentation ne concerne pas les lignes urbaines”.

Cette augmentation qualifiée de “légère” par l’UGCAA est considérée de “lourde” par les jeunes au chômages et les pères de famille qui ont des enfants à charge. Lors d’une réunion de travail qui a regroupé le premier vice-président de l’APC d’Akbou, M. K. Benanoune avec les membres de l’association du village Laâzib n’Taslent, le président de cette association a relevé avec beaucoup de regret : “Une structure syndicale d’un service public s’approprie à elle seule un pouvoir de décision qui engage l’Etat et les citoyens alors que sa mission première est de proposer”. Il poursuit : “Cette perturbation qui coïncide malheureusement avec la tenue des examens du bac pénalise grandement les élèves et nous craignions qu’elle se répercute négativement sur leurs résultats. Si cette augmentation avait été précédée d’un dialogue entre toutes les partie concernées, le problème aurait été appréhendé autrement et il n’est pas exclu qu’un terrain d’entente aurait été trouvé. Nous souhaitons voir cette augmentation ajournée pour permettre l’installation d’un dialogue serein” termine-t-il.

Une réunion était prévue pour l’après-midi du dimanche) entre les transporteurs et les représentants de ces village sous l’égide de l’APC. En attendant de voir l’intérêt du citoyen mis au centre des préoccupations des uns et des autres, c’est toute la conception de la mission publique de cette profession qu’il faudra redéfinir.

Sadi Bachir

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