A la fin de la première représentation à Béjaïa de la dernière pièce du TRB, Etakrir (Rapport), Ahmed Khoudi, qui l’a mis en scène, a bien voulu répondre à nos questions.
La Dépêche de Kabylie : Pourquoi avoir choisi le thème traitant les maux qui rongent l’administration algérienne. Est-ce que c’est l’actualité ?
Ahmed Koudi : Pas précisément, mais, lorsque j’ai lu la pièce de Vaclav Havel j’ai trouvé que le thème avait quelque chose de semblable avec ce que nous vivons en Algérie. Voilà pourquoi je l’ai proposé à Omar Fetmouche, le directeur du TRB qui en a fait la traduction.
A travers les représentations que vous avez données avant Béjaïa quels sont les échos que vous avez eus ?
Nous avons donné la générale à Ouargla puis nous avons participé au Festival du théâtre professionnel à Alger. Pour les échos que nous avons eus, même dans la rue d’ailleurs, il y a eu des gens qui ont aimé et d’autres non. Pour ceux qui n’ont pas aimé, ils nous ont reproché l’utilisation de certaines expressions osées qui les ont choqués, mais nous, nous pensons que le théâtre est fait pour secouer et non pas pour caresser. Quant au thème choisi, vous savez bien ce qui se passe dans l’administration. Par rapport à la thématique de la “nouvelle langue”, il s’agit plutôt d’un nouveau système idéologique que chacun veut instaurer dans le but de rester en place.
Pourquoi avoir programmé cette prise dans une manifestation destinée aux enfants ?
D’abord, si nous avons été contraints de donner la générale en dehors de Béjaïa, à Ouargla, c’est parce que le TRB est en réfection. Ensuite, les premières journées du théâtre pour enfants ont prévu des soirées pour adultes puisqu’il y a trois spectacles par jour pour enfants. Ensuite, cette pièce est une production du TRB, co-organisateur de ces journées, donc destiné avant tout au public bougiote, d’autant plus qu’il la demande. Voilà pourquoi nous avons profité de cette occasion.
Vous, qui avez déjà été directeur du TRB, un dernier mot pour le public bougiote ?
Au public bougiote et algérien, je dirai que j’espère que nous pourrons travailler encore mieux à l’avenir pour lui et qu’il y aura plus de troupes et plus de théâtre afin que cet art ait une grande place dans la société algérienne parce qu’il joue un très grand rôle.
Propos recueillis par Tarik Amirouchen