Les artistes se syndiquent

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Le sort des artistes est effrayant. Pour ceux de la localité d’Amizour, huit sont déjà morts, dont sept sont victimes presque d’une même maladie, celle du siècle qu’on appelle cancer.

Quant au huitième, il n’en pouvait plus à cette vie, il a préféré le suicide pour s’en aller. D’autres sont en vie mais ils préfèrent vivre à huis clos alors qu’ils ont sacrifié une partie de leur jeunesse à l’art et à la culture.

Arab Khaldi qui était un maître du chaâbi n’est plus connu par les jeunes, quant à Lounès Yahiaoui, connu comme bras droit de feu Dahmane El Harrachi, termine aujourd’hui ses jours parmi les siens.

La liste est grande. Ramtane Benouaret, Aït Zennati et Saïd Amazigh du groupe Debza sont tous de ce patelin de la Soummam, ils font partie des “anciens” mais sont décidés à rester aux côtés des jeunes artistes pour assurer une relève digne et prendre leur destinée par leur propres mains. C’est à cet effet que les artistes d’Amizour se sont organisés en association et sont décidés à aller de l’avant pour réhabiliter l’art au niveau local et s’entraider à faire face aux multiples entraves qu’ils rencontrent.

Taourirt Hamana, le président élu de ce nouveau- né du monde associatif, résume l’objectif de son organisation comme étant un trait d’union entre artistes et un cadre de rencontre et d’échange “afin que le jeune artiste puisse s’exprimer en toute liberté et légitimité”.

Ainsi, pour colmater le vide juridique en matière de droit de l’artiste qui se trouve privé de statut et moyens, chanteurs, comédiens et artistes peintres de cette municipalité veulent se faire altruistes en convergeant leurs efforts dans le seul but de “dépoussiérer” le trésor laissé par les Abdoun Mohand, Fayçal Bouiche et autres Belkhiri Rabah.

Les “héritiers” se sont retrouvés ce jour du 8 juin, Journée de l’artiste, au centre culturel Melek- Bouguermouh aux côtés des autorités de leur commune pour rendre hommage à titre posthume à ces disparus mais aussi pour récompenser ceux qui sont prêts à prendre le flambeau.

Nadir Touati

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