Interminables délais !

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Au premier ordre des combats qu’ils invoquent, c’est celui ayant trait au paradoxe des délais interminables qui pénalisent le processus de mise en œuvre de la quasi-totalité des opérations inscrites et retenues dans le programme parrainé dans le cadre du PPDR.

Selon les habitants, ce dit programme connaît un taux de réalisation très faible, sans pour cela que les véritables priorités (eau, électricité, route…) ne soient prises en charge.

Tout en brandissant un dossier volumineux à l’appui de ses dires, notre interlocuteur s’interroge sur la nature des véritables obstacles qui étouffent l’avancée du programme.

Et, soulignant un point essentiel, selon lui c’est celui ayant trait au fait qu’un citoyen répondant aux initiales A. H. ait cédé une assiette de terrain qui est censée recevoir l’implantation de 20 logements au profit de la commune en question. Hélas, cette procédure perdure depuis trois ans.

Face à ces problèmes qui lui semblent sans fin, notre interlocuteur revient sur le passé de son village et affirme qu’au niveau de la commune d’Ahnif, ce dernier était le premier dans la longue liste des villages à connaître la férocité des actes de représailles coloniaux l’ayant réduit en ruines de 25 décembre 1957.

Depuis, selon la perception des habitants rien de nouveau n’est à inscrire à l’actif de leur village, comme si le temps s’est figé et n’apporte plus aucun changement à la configuration de base du village martyr, mis à part quelques relatives modifications timides au chapitre des réalisations individuelles privées.

Les conditions de vie étaient tellement difficiles et les contraintes multiples que les jeunes fuient le village et se dispersent dans toutes les directions en quête d’emploi et de revenus pour venir en aide à leurs familles.

Vers la fin de la décennie noire, la population a déserté le village sous la contrainte des menaces qui pesaient sur ce dernier eu égard à sa proximité du massif forestier rattaché à la chaîne des Bibans dans son versant nord.

Afin de repeupler le village à nouveau, ses habitants se sont organisés en association et ont multiplié les démarches auprès des divers niveaux administratifs pour réunir à nouveau les conditions et améliorer le cadre de vie.

Ayant reçu les promesses du wali pour soutenir leur action lors de la visite qu’il a effectuée en 2000 et en collaboration avec les divers services techniques et administratifs impliqués dans la mise en œuvre de la politique de promotion des programmes de développement rural, l’association a mis au point son propre programme.

Constitué de deux parties, ce dernier est subdivisé en “Action de réalisation d’ouvrages à usage collectif” et de l’autre partie consacrée “Action de réalisation d’ouvrages à usage individuel”.

En terme de constat final, notre interlocuteur déplore que sur l’ensemble du programme arrêté et approuvé par l’instance de droit, initié depuis 2001, sept années plus tard on n’enregistre qu’un très faible taux global de réalisation avec l’amère vérité que les projets vitaux ne sont pas encore achevés. En somme, ni eau ni électricité, ni route…

Au demeurant, il semble que tout l’avenir du village se rattache à la question des délais de réalisation. C’est là tout le paradoxe !

D. Meghras

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