Malgré l’absence de formateur chargé d’assurer le déroulement des travaux d’explications sur les projets de proximité de développement rural au cours de la session de formation qui s’est tenue en date du 14 juin 2008 au Centre culturel Matoub-Lounès de Darguina, initiée par la Direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa au profit des cellules d’animation rurale des communes menant des daïras de Kherrata et Darguina, cette rencontre a été tout de même animée et présidée conjointement par les chefs de daïras de ces deux circonscriptions administratives à laquelle ont participé en outre les présidents des APC des 5 communes et le représentant de la DSA ainsi que les responsables des services techniques. Après la cérémonie d’ouverture des travaux, les deux représentants de l’Etat au niveau local ont longuement intervenu sur les différents axes de développement rural intégré et ses objectifs à long terme qui permettent entre autres de contribuer à la viabilité des zones rurales en améliorant les conditions d’emplois et la stabilité des populations, en garantissant la sécurité des approvisionnements alimentaires, en mettant en œuvre les modalités de développement intégré du monde rural, en encourageant la valorisation des ressources naturelles existantes et enfin la lutte contre l’exode rural.
Les projets de proximité en débats
D’autres points non moins importants ont été également abordés et développés par les 2 chefs de daïra quant à la finalité du projet de proximité de développement rural qui permet de stimuler une économie de proximité par la mise en synergie des activités des diffrents secteurs économiques et sociaux et enfin la pluralité des menaces en renforçant le réseau des services en milieu rural. A travers les travaux de cette session de formation, il a été l’occasion d’apporter davantage de précisions sur la définition du PPDRI à l’intention de ses acteurs qui sont les membres de la cellule d’animation rurale, dont le projet intégré mutualité autour de ses thèmes, les efforts des parties intervenantes publiques et privées par la réalisation des investissements à usages collectifs financés sur les budgets des secteurs des PCD en particulier et de ceux à usages individuels par des personnes physiques soit autofinancés ou faisant appel aux différents dispositifs de soutiens de l’investissement. C’est et surtout un projet intégré construit de bas en haut dont les responsabilités sont partagées entre les services de l’administration, les élus locaux, les citoyens et les organisations rurales, comme il a été souligné lors de ses interventions par le chef de la daïra de Kherrata qui a longuement développé les grands axes du PPDRI en répondant aux questions des parties impliquées dans la mise en œuvre de ce programme de développement rural au profit du monde rural, et qui a tenu à souligner l’opportunité offerte à cette catégorie sociale quant à sa contribution à participer à ce processus qui va dans le sens de l’amélioration de ses conditions de vie et par là même des possibilités certaines d’assurer une auto-suffisance en produits agricoles. A cela s’ajoutent les actions de développement économique et social des zones rurales par la réalisation de toutes les structures administratives éducatives, de santé, d’accompagnement au titre des opérations à caractère collectif à la charge de l’Etat qui ne peuvent être concrétisées qu’avec la contribution du citoyen rural, qui doit apporter sa participation à cet effort de développement de sa région, une volonté de manifester sa volonté d’adhérer pleinement à ce processus d’amélioration des conditions de vie de sa famille en premier lieu par son engagement de financer partiellement les actions individuelles qu’il aura à proposer lui-même en fonction des potentialités disponibles en relation avec l’agricutlure. Aussi, le premier responsable de la daïra de Kherrata n’a pas manqué de mettre en exergue toutes les potentialités agricoles qu’offrent les communes de Kherrata et de Draâ El Caïd et les projets de proximité de développement rural intégré constituent un cadre idéal pour leurs mises en valeur, notamment en matière d’arboricultures fruitières, les cultures céréalières en particulier à Draâ El Caïd, les élevages bovins et ovins, l’aviculture et même l’apiculture qui a besoin d’actions dans ce sens en raison de la flore abondante et diversifiée de la région dominée par un relief montagneux, notamment pour la commune du chef-lieu de daïra.
Les collectivités locales, un point de départ des projets
Pour sa part, le président de l’APC de Kherrata n’a pas manqué de s’interroger sur le rôle du premier magistrat de la commune dans la mise en œuvre des projets de proximité de développement rural intégré du fait que les services de l’agriculture et des forêts ont la charge d’assurer l’exécution et le suivi de ces projets, notamment en ce qui concerne les actions individuelles, et de faire remarquer également à titre d’exemple les possibilités offertes quant à la création d’une petite unité de fromagerie dans une localité rurale donnée au titre du PPDRI où l’agriculteur ou jeune chômeur diplômé ne peut accéder pour des raisons financirèes évidentes et où seule une personne n’ayant aucune relation avec l’agriculture peut se permettre un tel investissement. Quant au représentant de la Direction des services agricoles, il a beaucoup insisté sur l’impact des PPDRI dans le monde rural en soulignant le rôle des cellules d’animation dans le processus de développement intégré et la nécessité de diagnostiquer les localités qui offrent les potentialités susceptibles de recevoir de telles opérations au profit des populations rurales, une démarche objective tendant à assurer la concrétisation des objectifs assignés par le programme aux répercussions positives sur les plans économiques et social à long terme pour notre pays. Cette session de formation initiée au profit des cellules d’animation rurales des communes relevant des daïras de Kherrata et de Darguina a été tout de même très utile et a permis aux acteurs des PPDRI de mieux s’imprégner dans le dispositif de renouveau rural, mais tant que le système de financement des actions individuelles ne connaît pas de mesures appropriées en tenant compte de la réalité du terrain, il est illusoire d’atteindre les véritables objectifs tracés par ce programme, d’autant plus que selon des informations recueillies, la procédure d’octroi de crédits pour ce type de région serait gelée par l’institution bancaire BADR, et c’est le cas pour le PPDR de Takliat, dans la commune de Draâ El Caïd où 46 dossiers pour l’accès au financement pour les élevages bovins et ovins sont toujours en instance auprès de l’agence BADR de Kherrata. Des fonds gelés et le temps passe en attendant des jours meilleurs pour le monde rural.
Slimane Zidane