Dernier signe qui vient confirmer l’expansion toujours en cours de cette espèce : la rareté des glands de chêne-liège. Ayant programmé d’alimenter la pépinière forestière de Guerbès (Skikda) en glands de chêne-liège, la Conservation des forêts de la wilaya de Bouira n’a pu récolter que 450 kilogrammes qu’elle a acheminés vers cette pépinière.
Des paysans se plaignent chaque jour de la destruction de leurs cultures situées, pour certaines d’entre-elles, à la périphérie des habitations.
Autrefois, le sanglier s’attaquait principalement aux cultures maraîchères (potirons, courgettes, maïs, tomates, pommes de terre, betteraves…).
Ces derniers temps, même les jeunes plants d’olivier et d’oléastre ont fait l’objet de la “visite” de cette bête destructrice. Des cas nous ont été signalés dans les jeunes plantations d’At Laqsar de Sour El Ghozlane, Aghbalou et Saharidj. Dans la région de Lakhdaria, c’est aux jeunes plantations d’orangers que cet animal de la famille des suidés s’est attaqué.
Les paysans qui ont bénéficié d’un programme de soutien dans le cadre du PPDR de Ouled Aïssa ont été astreints par l’Administration des forêts à clôturer leurs parcelles pour qu’ils puissent recevoir les plantations de crainte que l’investissement soit annihilé par les troupeaux de sangliers.
Des habitués de la forêt suburbaine d’Errich (à la périphérie de la ville de Bouira) où ils font des sorties sportives en fin de journée nous ont rapporté des cas de hordes de sangliers circulant nonchalamment à la lisière des bois. Ils ne sont même pas inquiétés par la présence humaine. Souvent, ils se vautrent dans de petits cercles appelés souilles, s’enduisent de boue et se frottent par la suite aux troncs d’arbres pour s’en débarrasser. D’ailleurs, certains troncs en gardent des traces pendant de longs mois. Vu les dégâts considérables occasionnés aux cultures, des agriculteurs ont émis le vœu de voir s’organiser des battues contre les sangliers.
Par arrêté du wali, plusieurs battues ont été organisées par le passé dans les campagnes de la wilaya de Bouira. Pour la saison en cours, la nécessité de l’intervention des autorités semble vraiment relever de l’urgence.
B. D. B.