Des aliénés dans la nature

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S’ils sont relativement plus nombreux en ville, ils ne désertent pas pour autant les routes et les villages. Reconnaissables à leur tenue vestimentaire (souvent vêtus de haillons), ils sont fuis par les enfants et évités par les femmes. Certains se contentent de passer leur chemin, donnant l’impression d’ignorer leur entourage alors que d’autres se font remarquer par leurs agressivités physiques ou verbales.

A Aïn El Hammam, c’est à plusieurs reprises qu’on nous a signalé le comportement de certains fous (ou drogués) dont le vocabulaire indécent, tout comme la tenue vestimentaire révoltent plus d’un.

Ces comportements sont d’autant plus choquants qu’ils ont lieu en présence de jeunes filles ou de mères de familles respectables venues faire leurs courses.

Leur cinéma attire la foule. Comme si les attroupements des badauds les galvanisaient, ils redoublent de férocité, se font de plus en plus menaçants et leur langage plus vulgaire que jamais. Lorsque, indignés, d’honnêtes gens interviennent pour les ramener “à la raison”, ils se retrouvent à leur corps défendant au milieu d’une bagarre qu’ils n’ont jamais voulue. Le reste des spectateurs, donnant l’impression de ne pas être concernés, se contentent d’assister au spectacle. Sur la route de Takhoukht, vers Tizi Ouzou, où le hasard nous a menés mercredi dernier dans la matinée, un malabar, fou ou drogué (encore un), on ne le sait, n’a pas trouvé mieux que de s’exhiber tout nu, au milieu de la chaussée. Il avait troqué son jean, qu’il avait abandonné un kilomètre plus loin contre la tenue d’Adam. Les automobilistes qui ont eu à fréquenter cette route, avant dix heures, se sont retrouvés pour certains en familles en face de cet individu dont la place est ailleurs.

Les promeneurs ou voyageurs auraient pu se passer de telles scènes si l’on avait interné ce malade à l’hôpital psychiatrique tout proche. De nombreux citoyens se trouvent confrontés quotidiennement à de telles situations qui ne sont malheureusement pas rares. On ne doit pas fermer les yeux sur de tels actes. Existe-t-il une quelconque structure chargée de recueillir et de soigner ces malades ou faut-il accepter la fatalité et attendre que l’inévitable arrive un jour pour qu’on se penche sur la question ?

A. O.T.

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