La Dépêche De Kabylie : Le directeur de la culture de la wilaya de Béjaïa a déclaré que ce sont les Bougiotes qui seront les invités de Relizane durant cette semaine et non pas le contraire.
Noureddine Benatia : Incontestablement. D’abord, je tiens à vous signifier notre grand plaisir à être parmi vous. Vous savez, ce genre de semaines constitue des passerelles culturelles indispensables. Pour cette semaine, être les hôtes de la wilaya de Béjaïa est un très grand honneur pour nous.
Je ne vous apprendrai rien en disant que dans notre merveilleux pays, il existe une carte culturelle où il y a carrément des capitales à l’est, l’ouest, le sud et le nord. Et parmi ces capitales culturelles, incontestablement il y a Béjaïa qui a une forte identité. Donc, ce n’est pas sans intérêt que Relizane est là pour elle aussi, faire connaître aux Bougiotes sa culture. Cette dernière est certainement méconnue des jeunes Bougiotes. Et quand on parle de Rélizane, il faut cibler la région. A titre d’exemples, dans la région de Relizane il y a Mazouna qui apparaît. Elle fut la capitale de l’Afrique du Nord au Xe siècle, puis la capitale du Baïlek turc. Ensuite, à citer, vous avez La Kalza. Et vous avez aussi Mostaganem à 50 km, tout cela pour vous dire que nous avons beaucoup de choses à faire valoir et découvrir. Enfin, je vous apprends que Béjaïa est une grosse pointure et que nous y sommes avec un grand plaisir. Donc, quant à la venue des Bougiotes à Relizane, je ne cacherai pas que nous l’attendons avec impatience et je promets à la délégation de Béjaïa, qui viendra à Relizane, qu’elle ne sera pas déçue.
Avant de parler du programme tracé et des manifestations banalisée, sans toutefois minimiser leur importance, avez-vous ressenti le désir des Bougiotes à faire des échanges avec Relizane et de la connaître?
En tant que directeur de la Culture, je m’efforce toujours d’être objectif et de tracer un programme où toutes les potentialités artistiques existantes y figurent. Et quand vous examinez la carte culturelle de notre pays, il est évident que chacun a un penchant pour ses spécificités. Mais il ne faut pas oublier que dans toutes cette diversité culturelle, il y a des dénominateurs communs à toute les régions de l’Algérie. Pour cela, je ne pense pas que les Bougiotes soupçonnent les richesses que recèle la wilaya de Relizane. Je vous citerai par exemple la poésie du “Melhoune”, la chanson bedouie qui est le genre ancestral, le genre oranais et la chanson chaâbi.
Là, j’en profite pour m’adresser aux Bougiotes car je sais qu’ils aiment le chaâbi. Il faut savoir que culturellement à Relizane il existe un interprète de très haut niveau, qui concurrence tous les interprètes algérois dans le genre ankaoui, en l’occurrence Mustapha Bellehcène. Avant à Béjaïa, elle en a eu aussi son interprété en la personne de Zdiri Mourad que nous apprécions beaucoup. Moi, je classe parmi l’élite de l’école ankaouie cette paire, Bellehcène de Relizane et Zdiri de Béjaïa, que j’ai eu l’occasion de voir lors d’un concert mixte il n’a rien à envier aux héritiers de Hadj M’hamed El-Anka.”
Mis à part la chanson chaâbie qu’êtes-vous en train de faire connaître aux Bougiotes?
Oui. Il y a aussi le côté folklorique. Les Aïssaoua. C’est connu et c’est un genre solidement ancrée à Rélizane. Ouled Ali, dont ses dispositions ont dignement représentés Rélizane lors du Festival international de Timgad.
Et puis évidemment, il y a le théâtre, un ballet qui existe aussi. Atout est qu’il interprète toutes les danses du pays.
Nous voyons aussi dans l’exposition permanente beaucoup d’artisans. Est-ce que ces produits sont spécifiques à Relizane?
L’artisanat est ce que l’on appelle un dénominateur commun. Mais bien sûr qu’il y a des spécificités. Par exemple, le couffin et les ustensiles traditionnels.
D’ailleurs, la fabrication du couffin a une évocation écologique car le sachet en plastique fait des ravages en ce moment.
La poterie, elle, est aussi un dénominateur commun à toutes les régions d’un pays même si les motifs diffèrent. Le tapis d’El-Kalâa est très connu. Vous savez qu’à un moment donné, l’administration des PTT avait émis un timbre représentant le tapis d’El-Kalâa, sans oublier le commerce de la laine.
Maintenant, nous allons laisser le directeur de la Culture pour faire parler l’artiste puisque vous êtes un interprète de la chanson chaâbi.
Je ne fais pas une carrière professionnelle. C’est plutôt pour moi une obligation morale.
D’ailleurs, depuis des années me consacre à la formation des jeunes.
Un dernier mot
Noureddine Benatia : “ Je salue le public bougiote et je réitère que nous attendons la délégation des Béjaouis à Rélizane avec impatience. Il seront les bienvenus. Il seront chez eux.”
Propos recueillis par T. Amirouchen
