Dans une interview que le patron du groupe Cévital, M. Issaâd Rebrab, a accordé au quotidien français La Tribune, il était question notamment de l’Union pour la Méditerranée, dont la réunion des chefs d’Etats s’ouvre aujourd’hui à Paris. Dans cette interview, le patron de l’agroalimentaire en Algérie a abordé les voies et moyens qui permettent l’intensification des relations d’affaires entre les deux rives de la Méditerranée. A ce propos, M. Rebrab a estimé qu’il faudrait développer « des partenariats gagnant-gagnant entre les entreprises des deux rives de la Méditerranée ». plus loin encore, il a ajouté qu’il faudrait aussi « assurer un certain équilibre dans les échanges commerciaux ». A titre d’exemple, il a cité « l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Algérie, qui a créé un déséquilibre flagrant au détriment de l’Algérie. « L’UE peut exporter vers l’Algérie 150 000 tonnes de sucre blanc par an à un taux nul de droits de douane et l’Algérie n’a pas le droit d’exporter vers l’Europe un seul kilogramme de sucre ! » a indiqué M. Issaâd Rebrab et de souligner que « les exemples similaires sont malheureusement nombreux. Et d’informer que « nous avons demandé que l’accord de libre-échange entre l’Algérie et l’UE soit révisé pour plus d’équilibre dans les échanges commerciaux entre les deux parties ». A une question relative aux attentes du patron de Cévital du Projet pour la Méditerranée, Issaad Rebrab, tout en soulignant qu’ils attendent du concret, a souligné que « nous avons des projets importants à soumettre à l’UPM. Par exemple, dans l’énergie solaire, 1 % de la surface du Sahara peut couvrir les besoins de l’Europe en électricité. Dans l’industrie, nous avons un projet de réalisation d’un pôle de compétitivité et d’excellence sur 5 000 hectares à Cap Djinet près d’Alger ». Dans la foulée, M. Rebrab a indiqué que : « Nous pensons que l’UPM pourrait aider à réaliser des projets. » Sur le même ordre d’idées, il a estimé la nécessité de mettre du temps à la disposition de ce projet, car, a-t-il ajouté : « Je suis très confiant en l’avenir de cette organisation. » Et d’affirmer que « les pays de la Méditerranée ont un destin commun. Si l’Europe veut peser sur l’échiquier mondial, elle doit absorber les pays du sud de la Méditerranée et même l’Afrique. » Abordant le bilan mitigé de l’Euromed et dont les partenariats ont quelque part échoué, M. Rebrab a déclaré que : « Nous avons compris pourquoi le processus de Barcelone a échoué. Aujourd’hui, avec l’UPM, il y a une meilleure volonté politique. Les pays du sud de la Méditerranée n’ont plus de problèmes d’argent, mais un problème de ressources humaines, d’encadrement et de management. » Sur un autre registre, le patron de Cévital a insisté sur le fait que si l’Europe veut la stabilité des populations de la Méditerranée « il faudrait développer les pays du Sud. L’Europe va perdre d’ici à 2050 près de 40 millions d’habitants pendant que les populations des pays de la rive sud de la Méditerranée augmenteraient de 40 millions d’habitants », a-t-il conclu sa déclaration.
Synthèse de M. M