La Méditerranée, un moyen sûr pour la croissance des deux rives

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Après la réunion des 44 pays de l’espace méditerranéen qui se sont réunis à Paris à l’initiative du Président français Sarkozy après des mois d’hésitation et de forcing politique en direction des nombreux pays réticents, y compris l’Algérie, ces derniers ont plus d’une fois exprimé leur intérêt pour des idées du genre surtout lorsqu’elles portent sur un espace dont « elle est partie prenante » et auquel « elle ne peut tourner le dos ».

L’Algérie était partie prenante dans tous les projets a visent le développement de la coopération dans la région, en Méditerranée, au Maghreb, en Afrique surtout lorsqu’ils favorisent la paix et le bon voisinage. En un mot, là où il y a possibilité de partenariat équitable. Ainsi, elle a adhéré au processus de Barcelone en 95, signé son association à l’Union européenne, à laquelle elle est liée par un accord de création de zone de libre échange, poursuit encore aujourd’hui son processus d’adhésion à l’OMC …

Si elle a refusé, au départ, de se déterminer par rapport à ces initiatives, c’est en raison des contours mal définis comme c’est le cas de l’initiative Sarkozy et ce pour éviter de tomber dans la désillusion. On ne peut préjuger de ce qu’il adviendra de ce forum qui aurait subi, dit-on, des « adaptations » pour lever les appréhensions. Si l’aspect politique a beaucoup émergé avec la crise israélo-palestinienne, on ne peut oublier les enjeux économiques de ce nouvel ensemble.

L’idée d’un espace méditerranéen économique a déjà fait l’objet d’analyses et d’un plan marketing relayé par des économistes français, il y a de cela cinq ans, à travers un mémorandum. Dans leur plaidoyer, ils considèrent que « le développement des pays du sud de la Méditerranée constitue un des plus sûrs moyens de relancer la croissance européenne. »

La Méditerranée avec « un bassin économique » de 650 millions d’êtres humains n’a pas d’autre choix que de s’intégrer davantage, pour devenir un des pôles de la croissance mondiale, ou alors elle se disloquerait privant les pays de la rive Sud d’une articulation rapide à l’économie mondiale, avec tous les risques politiques et sociaux.

Cette vision est loin d’être philanthropique mais a des objectifs stratégiques pour l’avenir de l’Europe puisque l’échec de ce projet la priverait d’un « relais de croissance qui lui fait, à ce jour, cruellement défaut. » Comme témoignage de cet intérêt pour le Sud, les économistes appellent à une forte croissance des IDE (Investissements directs) qui « devront quintupler en 2010 ».

La France, parrain de cette idée de l’Union pour la Méditerranée veut faire de la Méditerranée « le deuxième espace de solidarité après l’Europe », les deux ensembles se recoupent largement d’ailleurs et l’on s’attend à ce qu’elle bénéficie d’une « nouvelle impulsion politique ». Selon le Président Sarkozy, la préoccupation méditerranéenne dans l’agenda européen « n’est pas à la hauteur des défis économiques, écologiques, stratégiques ou culturels. » Pour rassurer ses pour la partenaires, la France fera du projet d’Union Méditerranée un complément des structures existantes dont le processus de Barcelone, tel qu’il a été annoncé par le ministre des Affaires étrangères espagnol M. Moratinos, lors de son passage à Alger. Selon ses concepteurs pour ne pas renier une expérience, qui est loin d’être positive pour les pays du Sud, elle s’attachera à réaliser des projets concrets tels l’eau, le développement durable ou l’intégration énergétique et de décider de quelques initiatives visibles et concrètes.

L. M.

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