Des techniciens supérieurs, des licenciés, des ingénieurs et autres cadres supérieurs dont le nombre atteindra bientôt les six cents, peuplent les rues de Ain El Hammam et hantent les cafés, après avoir fréquenté les travées des amphithéâtres des grandes écoles et des universités. Les dossiers recueillis par les services concernés sont transmis à la DAS de Tizi Ouzou qui pilote l’opération, nous a-t-on dit. Quant à la suite qui sera donnée à toutes ces demandes, personne n’est en mesure, pour le moment, d’y répondre, vu qu’on ne dispose pas d’informations précises, concernant la question. Tout à fait certain qu’il sera alloué à ces cadres, une allocation chômage de l’ordre de 12 000 dinars, en attendant qu’on leur propose un emploi. Les plus avertis, plus pessimistes, ne voient dans cette action, qu’une sorte de recensement dont les objectifs ne dépasseraient pas le domaine des statistiques. Par ailleurs, si on parle de la “priorité qui sera accoudée aux plus âgés et aux pères de famille”, il est clair que le nombre d’emplois à proposer est limité. Les autres attendront de vieillir un peu plus, pour espérer se “faire caser”. De l’autre côté, au sein de l’APC où s’inscrivent les “sans niveau”, une autre opération, en direction des jeunes chômeurs, les chiffres ne poussent pas, non plus, à l’optimisme. Près de trois cents personnes, ont, tout de même, fait l’effort de se présenter au bureau ouvert à cet effet.
Il faut noter que les chiffres recueillis ne prennent pas en ligne de compte les demandeurs d’emploi, âgés de plus de trente-cinq ans, tout comme ceux qui occupent des postes, dans le cadre du filet social, non concernés par cette action. Ces chiffres, provisoires, mettent les autorités devant une situation peu confortable, sachant que les postes de travail ne courent pas, pour ainsi dire, les rues.
Créer un millier d’emplois pour réduire le chômage à Aïn El Hammam, dans la conjoncture actuelle, relève de l’utopie. L’Etat par l’intermédiaire de ses structures ne peut offrir, pour le moment, que des postes dans les administrations, saturées de toutes façons.
Quant à doter Aïn El Hammam d’unités économiques génératrices d’emploi, personne ne donne l’impression de s’y intéresser, en dehors des discours et des périodes électorales. Conscients de la situation, ici, lorsque les jeunes parlent de travail, ils pensent tous “que pour une vie meilleure, ils doivent partir ailleurs”.
A. O. T.
