Clôture de la Semaine de Relizane à Béjaïa

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Après les allocutions des deux directeurs de la Culture des wilayas de Béjaïa et de Relizane, Mourad Nacer et Noureddine Benatia, la soirée s’est achevée sur la prestation du ballet Relizane. Rappelons que cette manifestation intervient dans le cadre du Festival culturel local des arts et cultures populaires.

Mourad Nacer, directeur de la Culture de la wilaya de Béjaïa

“Les échanges permettront aux Algériens de connaitre leur pays”

La Dépêche de Kabylie : Après la Semaine culturelle de Khenchela, celle de Relizane vient de s’achever. Est-ce que vous avez ressenti que les Bougiotes s’intéressent aux Cultures populaires des autres régions du pays?

Mourad Nacer : Au sujet de ce Festival des arts et cultures populaires qui a été décrété par Son Excellence la ministre de la Culture, Khalida Toumi, nous pensons qu’il répond à des besoins, surtout que l’Algérie a vécu des années noires où le mouvement populaire était inexistant. Par conséquent, l’Algérien aujourd’hui surtout les jeunes- ne connaît pas son pays qui a une superficie de deux millions de mètres carrés, 48 wilayas et 35 millions d’habitants, donc l’Algérien doit connaître son pays pour avoir des repères, car chaque région a ses spécificités et c’est ce qui forme notre identité. C’est très important d’avoir une identité a l’ère de la mondialisation. Celui qui ne garde pas son identité est perdu. C’est pourquoi cela ne peut être concrétisé que dans le cadre de rencontres dans le pays et ce festival répond à ce besoin.

C’est ainsi que Khenchela est venue… et vous l’avez certainement remarqué, il y a énormément de Bougiotes qui ne connaissent pas Khenchela, et la richesse culturelle de cette wilaya a étonné plus d’un ; de plus, des similitudes ont été constatées avec aussi des spécificités.

Mais ce qui est aussi important c’est que les gens de Khenchela ont pris contact avec les Bougiotes et ont visité la région. Bien entendu, je ne vous apprendrai rien en vous disant que Béjaïa, qui est une ville touristique par excellence, recèle un trésor patrimonial exceptionnel.

En tout cas, j’espère que les contacts noués vont continuer parce que c’est une amitié naissante.

Ensuite, il y a eu Relizane qui est une petite wilaya ; je ne dis pas petite pour la singulariser mais parce que c’est une wilaya nouvelle qui est enclavée, donc pas bien médiatisée alors que Relizane existe depuis 2000 ans. Elle a été un pôle de la colonisation romaine. La Kalaâ de Sidi Rached a été un symbole de la rébellion. La Zaouia de Benaouda est aussi connue mais pas bien méditasée. On peut comparer cette ville a Béjaïa.

Vous voulez dire qu’il y a des similitudes.

Absolument ! Béjaïa a aussi la Kalaâ de Beni Abbas, des Zaouia telles que celle de Sidi Touati et une grande histoire. D’ailleurs, même concernant la musique il existe une école de musique chaâbie du genre “El Ankaoui”. D’autre part ils ont tissé des liens avec l’école de musique de “l’Association Ahbab Cheikh Seddad El Bajaoui”, mais ne l’oublions pas : chaque région a ses spécificités dans la même identité.

Le festival étant national, on suppose que Béjaïa, qui reçoit, est aussi appelée à se faire connaître dans d’autres régions.

Quelles sont dans ce cas ses destinations ?

Absolument ! Ce festival ne pourrait se justifier que s’il touche les 48 wilayas du pays, donc ce sera réciproque, c’est-à-dire que l’objectif est de recevoir les 48 wilayas et d’aller vers elles.

D’ailleurs, je suis sûr que beaucoup d’Algériens vont nouer des liens que nul ne pourra défaire.

Pour 2008, ce sera donc Khenchela et Relizane, que nous avons déjà reçues, ensuite Tamanrasset, Sétif et Batna que nous nous apprêtons à recevoir. La réciprocité est fondamentale. Pour 2009, nous verrons.

Par quoi et par qui sera représentée la wilaya de Béjaïa ?

Nous avons déjà commencé à recenser les richesses de la wilaya de Béjaïa concrétisée par son identité dans le domaine des arts et de l’artisanat.

Ceux que nous connaissons, nous les avons déjà recensés, en attendant les autres, mais nous leur avons demandé de choisir les wilayas où ils auront plus d’impact parce que nous irons faire connaître Béjaïa là où elle est moins connue.

Cela veut dire que ce ne sera pas la même délégation qui sera représentante de notre wilaya dans toutes les régions.

C’est surtout pour toucher tout le monde et donner la chance à chacun de représenter Béjaïa à travers son art et son artisanat.

Pour conclure ?

A travers ces deux semaines, qui viennent d’avoir lieu à Béjaïa, je vous assure que j’ai senti que nous avons réussi à sensibiliser les jeunes de notre très beau pays et qu’il n’y a pas lieu de regarder ailleurs. Je salue l’initiative qu’a eu madame la ministre de la Culture.

A notre niveau, nous allons essayer de capitaliser ces semaines et construire des ponts d’amitié et d’amour. Nous allons essayer de toucher la jeunesse algérienne pour qu’avant qu’elle n’aille au delà des mers, elle connaissent notre beau pays que nous aimons tous et que nous chérissons.

Propos recueillis par Tarik Amirouchen

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