La rencontre a été animée par Abdeslam Abdenour en présence de Abdellah fils de l’auteur Messaoud Oulamara, en plus de quelques personnalités de la région à l’image des coordinateurs de l’ONM Tizi-Ouzou, de Malika Matoub de la fondation portant le nom de Lounès Matoub, de Belaïd Abrika et de nombreux citoyens, venus découvrir la première œuvre d’Histoire en tamazight. Le fils de l’auteur exprimera tout de go sa satisfaction de voir enfin l’œuvre de son père sortir des tiroirs de l’oubli, avant de replacer le débat dans son contexte historique “ L’idée de cet ouvrage est née après la conférence donnée en décembre 1984 par Messaoud At Ammar à l’université de Tizi-Ouzou à l’occasion de la célébration de l’aniversaire des événements de décembre 1960, Iberdan n’ Tissas est un témoignage historique d’un officier de l’ALN et un artisan du 1er Novembre 1954 en haute Kabylie.” indiquera M. Oulamara.
Ce dernier ajoutera que son père issu d’une famille d’armuriers, fut dès les premières heures de la Révolution impliqué dans la lutte puisqu’il connut à plusieurs reprises la prison et la torture depuis 1947.
Il fut d’ailleurs condamné à mort par contumace, en compagnie de Hocine Zahouane, Krim Rabah et Saâdi Salah.
Il a vécu les actions de 1954, dans la région de Michelet, il fut arrêté au retour d’une mission à Tizi-Ouzou et interné à la prison de Berrouaghia durant deux années, “ce récit d’une vie dense est un voyage dans la Kabylie et l’Algérie depuis les années 20, l’observation dès sa jeunesse du système colonial dominateur dans l’Oranie où mon père a vécu une partie de sa jeunesse. La naissance de l’organisation anti-coloniale moderne, le rôles des structures villageoises, les relais joués par les marchés hebdomadaires, c’est le témoignage authentique sur l’une des périodes les plus structurantes du mouvement national”, soulignera le fils de l’auteur.
Il faut dire que la rencontre a été magistralement animée par le chercheur-linguiste Abdeslam Abdenour, ce dernier est à plusieurs reprises intervenu, pour replacer le débat mais aussi “provoquer” les présents afin de les impliquer activement dans le débat.
Classés en cour chapitres, Messaoud At Ammar relate dans son livre les évènements auxquels il a directement pris part, les mises en place des sections PDA, et le quadrillage de la haute Kabylie, les jeux électoraux et le bourrage des urnes, le soulèvement raté de Mai 1945, la crise bérbériste, les bombardements au napalm, la vie en prison et au maquis. “Le lecteur y trouvera les témoignages sur les multiples acteurs qui ont jalonné son parcours et l’histoire nationale alors que l’épilogue du livre relate l’offre qui lui a été faite par le nouveau pouvoir après le 19 juin 1965 pour rejoindre les instances dirigeantes qui venaient d’être créées” conclut le conférencier. A noter enfin que M. Abdeslam nous a fait savoir que des rencontres de la même nature auront lieu respectivement à Béjaïa et Bouira.
A. Z.