La Dépêche de Kabylie : Avec l’institutionnalisation du Festival de la chanson et musique kabyles, la capitale des Hammadites a été choisie pour l’abriter, vous, le directeur de la Maison de la culture de Béjaïa, avez été nommé commissaire de ce festival. Où en sont les préparatifs ?
Ahmed Aici : Nous sommes en pleines préparations. Nous venons de proposer le comité d’organisation à Madame la ministre en attendant la nomination de ses cinq membres lesquels sont tous issus de la société civile et du monde artistique. Ils sont actuellement en train de travailler puisque nous avons installé un secrétariat au niveau de la Maison de la culture, où ceux désireux d’avoir plus d’informations sur le festival peuvent être reçus. Nous avons également lancé un site Web et ouvert une boite Email à cet appel. Même les formulaires d’inscription pour une participation peuvent être tirés directement du site Web car nous avons pensé à ceux qui résident hors de Béjaïa.
Mais, on croit savoir que seules huit wilayas sont concernées par ce festival alors que tout le monde sait que les Kabyles résident un peu partout en Algérie.
Lors de l’institutionnalisation des festivals en 2003, le décret a défini trois genres : international, national et local.
Pour ce qui nous concerne, un festival local est défini de façon administrative comme étant une manifestation concernant la wilaya organisatrice et celles qui lui sont limitrophes. Donc, c’est une question purement administrative. D’ailleurs, concernant les festival des chansons et musiques, je tiens à vous signaler que quatre manifestations de ce genre ont été créées : le Festival de la chanson et musique chaouies à Khenchela, mozabites à Ghardaïa, targuies à Illizi, et bien sûr comme vous le savez, kabyles à Béjaïa.
Tout cela sans oublier le Festival national de la chanson et musique amazighes à Tamanrasset.
Justement, revenons au découpage administratif. Comment, par exemple, un Kabyle résidant à Oran fera-t-il pour participer à un festival ?
Pour ce genre de cas, ceux qui résident en dehors des wilayas concernées par les festivals locaux pourront certainement participer au Festival national de la chanson et musique amazighes de Tamanrasset.
Quelles sont les wilayas concernées par le Festival de la chanson et musique kabyles de Béjaïa ?
l Béjaïa la wilaya organisatrice, Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Alger. Ensuite, trois wilayas limitrophes y ont été ajoutées, à savoir, Jijel, Sétif et Bord Bou Arréridj.
Quelles sont les critères de sélection et les places sont-elles limitées ?
Après les sélections, il y aura cinq spectacles à Béjaïa, trois pour Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Alger. Quant à Jijel, Sétif et Bordj Bou Arréridj, elles bénéficieront d’un spectacle chacune.
Pourquoi avoir donné cinq spectacles pour Béjaïa et moins pour les autres ?
C’est une question de moyens.
Voulez-vous parler du problème de la prise en charge des artistes ?
Tout à fait.
Dans ce cas, pourquoi exiger des artistes de se faire accompagner par leurs propres orchestres et non pas par un orchestre pilote ?
Ce n’est pas là le problème. Un orchestre pilote ne peut pas satisfaire tous les artistes. Donc, c’est pour éviter les conflits entre l’orchestre et l’artiste. Seul l’orchestre de l’artiste peut reproduire exactement son répertoire. Donc, nous avons préféré exiger de chaque artiste de se faire accompagner par son propre orchestre. Nous, de notre côté, prendrons tout le monde en charge. Je parle d’une prise en charge totale en plus d’un cachet pour chaque participant. C’est, pour nous, la meilleure façon de les encourager. De plus, un coffret du travail des participants sera réalisé et distribué. Quant aux trois lauréats, ils seront réalisés dans un clip-vidéo et participeront au Festival national de la chanson et musique amazighes de Tamanrasset.
Ça, c’est pour les lauréats…
Non, le coffret contiendra toutes les œuvres des participants et sera distribué avant le festival. Il n’y a que les clips-vidéo qui ne concerneront que les lauréats. Cela entre dans le cadre de la promotion de la culture.
Finalement, on constate que beaucoup de choses ont changé dans le domaine de la culture en Algérie.
Vous savez, nous savons bien que les artistes sont arnaqués par les éditeurs et même piratés. Donc, le ministère de la Culture a décidé de leur donner un coup de main pour les encourager, même en les éditant, s’il le faut. Franchement, il y a des efforts gigantesques, et concrets surtout, qui se font dans le cadre de la promotion et l’enrichissement de notre culture à l’échelle nationale et même internationale.
Maintenant, venons au choix de la date du 1er novembre pour le début du Festival de la chanson et musique kabyles de Béjaïa.
C’est symbolique. Mais, c’est aussi une reconnaissance pour la chanson kabyle qui a joué un grand rôle dans le mouvement national. De plus, nous avons adopté le slogan “Paix et amour”.
Est-ce qu’il en sera de même pour les trois autres festivals locaux ?
Non, nous avons décidé au niveau local que cela soit ainsi.
Quand est-ce que le Festival national de la chanson et musique amazighes de Tamanrasset aura lieu ?
Ce sera pour le mois de décembre 2008. Mais la date exacte n’a pas encore été arrêtée.
Pour conclure ?
Je lance un appel à tous les passionnés de la chanson et musique kabyles afin qu’ils viennent nous rendre visite à la Maison de la culture, au niveau du secrétariat installé, pour qu’ils s’informent en détail sur notre programme du festival.
Propos recueillis par Tarik Amirouchen
