Il a fallu trois journées entières de blocage de la RN 25 reliant Draâ El-Mizan vers Tizi-Ouzou et Bouira pour qu’une issue soit finalement trouvée notamment pour la principale revendication à savoir le revêtement du réseau routier des villages de la localité. C’est en fin de journée d’avant-hier que le comité représentant les citoyens a décidé de libérer la route pour laisser ses usagers l’emprunter comme d’habitude. Hier, pour savoir plus sur ce qui a été décidé, nous nous sommes déplacés à Ighil Bourthane où nous avons rencontré les membres de la délégation qui ont mené les négociations avec l’administration représentée par le chef de daïra de Tizi-Ghennif intérimaire de celui de Draâ El-Mizan parti en congé. “Suite aux engagements du chef de daïra de Tizi-Ghennif, notre seul interlocuteur en tant que représentant du wali de Tizi-Ouzou, nous avons décidé de suspendre le mouvement”, nous dira en premier lieu l’un d’eux. Interrogé sur ce qui a été décidé, notre interlocuteur a jugé que c’est un acquis pour tous les villages de Maâmar. Il nous montre alors une fiche technique dont l’intitulé est le revêtement du chemin intercommunal (intersection vers Lâllalen) à la RN 25 ainsi que de toutes les bretelles. “Dans cette fiche technique, on parle de revêtement en béton bitumineux de cette route du revêtement des bretelles de Thala Maâmar, d’Ighil Bourthane et de Thadarth. Le montant de l’opération est de trente cinq millions de dinars”, a ajouté le porte-parole de la délégation. Quant à la distance, elle est de quatre mille sept cents mètres linéaires avec bien sûr des caniveaux, des gabions et des ouvrages d’art. Ces représentants semblaient alors satisfaits si bien que nous leur avons demandé de nous donner la suite donnée aux autres revendications. “Pour le RHP, les aides à l’habitat rural, la jeunesse, l’éclairage public et l’eau potable, nous allons les discuter ultérieurement car il y a une résponsabilité de la part des représentants de l’administration de leur trouver des solutions”, a estimé un autre intervenant. Au moment où nous allions quitter le groupe, l’un d’eux nous remet une déclaration qui se veut d’abord des remerciement et puis une dénonciation. “Nous remercions M. le chef de daïra de Tizi-Ghennif avec lequel nous avons mené les négociations dès le début. Il a été à la hauteur devant cette situation. Nous saluons son courage dans toutes ses prises de position. Il a été sage et à la hauteur”, peut-on lire au début. Un peu plus loin, il est écrit : “Le chef de daïra de Tizi-Ghennif est notre seul locuteur. C’est lui qui a été le médiateur avec le wali pour arriver à la solution.” Les intervenants ajoutent en disant qu’il n’y a aucune récupération politique parce que la population a demandé que ses conditions minimales de vie soient améliorées. Dans la deuxième partie de leur déclaration, ils dénoncent le comportement de maire. “Nous somme déçus par l’attitude indifférente affichée par le P/APC à notre égard. C’est lui qui a envenimé la situation depuis le début de la contestation, sinon tout serait réglé dès l’arrivée du chef de daïra”, ont-ils ajouté. Les délégués sont conscients que seule la lutte paie. En tout cas, ayant suivi la genèse du conflit dès le début, il nous a été donné de constater que les usagers de cette route ont quelque peu désapprouvé cette manière de procéder mais ils ont de même reconnu ce principe comme étant la seule voie pour régler les problèmes. D’ailleurs, c’est devenu une habitude à chaque fois qu’une population manifeste sa colère. A ce sujet, les délégués s’excusent d’avoir causé tant de désagrément aux usagers de cette route importante, mais c’était leur seul recours pour amener l’administration à se pencher sur leurs véritables problèmes après voir fait des démarches légales en saisissant par courrier les autorités locales.
Amar Ouramdane
