Heureusement qu’il y a Tikjda et Talesdit

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Autant l’hiver a été rude, autant l’été promet une montée de mercure allant crescendo. Déjà, deux jours avant l’entrée en vigueur de la saison estivale, la canicule s’installe avec des températures exceptionnelles. A cette chaleur hors norme, s’ajoute un taux d’humidité généré par les barrages et autres retenues collinaires que compte la wilaya de Bouira. Une situation encore plus suffocante à laquelle le Bouiri n’est pas habitué. Cette dernière semaine, le mercure a grimpé au-delà des 40°C, contraignant ainsi les citoyens à ne se mouvoir qu’à l’ombre. Chose peu évidente, puisque, s’agissant du moins de Bouira-ville, l’ombre est une denrée rare, très rare. Il faut dire qu’à Bouira l’espace vert n’a été le souci des autorités que depuis peu. En attendant la foliation à venir, le citoyen se contente de l’ombrage qu’offrent les préaux, lorsqu’il est obligé de mettre le nez dehors. A partir de 10 h, les artères de la ville commencent à se dépeupler. Il ne reste dans la rue que celui qui n’a pas d’autre choix. Cela dit et même si à la maison ou dans les bureaux on suffoque moins, le mercure ne baisse pas sensiblement. Le climatiseur, en un mot est une machine magique, le seul moyen permettant d’éviter la canicule. Mais la clim n’est hélas pas à la portée de tous. Vers les 19 h, dès qu’uns peu d’air frais souffle du nord, la rue se repeuple. Et c’est la ruée vers les marchands de glace. L’avenue Zighout-Youcef est l’artère la plus prisée. Des crèmes glacées et autres esquimaux à la main, les familles savourent le rare moment de “bouhriture” en longeant l’artère jusqu’au rond-point de la sortie sud de la ville. Aux alentours de ce rond-point où le jet d’eau est érigé, des Bouiris d’un certain âge prennent place sur les bancs publics en sirotant qui un café, qui un thé proposés par de jeunes marchands ambulants. Cela, hélas, ne dure pas. Il faut bien rentrer à la maison. Une fois chez lui, le citoyen est confronté à une problématique de taille : comment trouver le sommeil ? Ouvrir les fenêtres, mettre en marche ce ventilateur, pour celui qui en possède, prendre une douche froide, se mettre en bermuda… tout y passe, mais la chaleur est toujours là. De guerre lasse, on finit tout de même par dormir, tard dans la nuit. Pour fuir cette cancicule, des citoyens trouvent refuge à Talesdit, barrage de Bechloul, et à Oued Lekhal, pas loin de Aïn Bessam. A Talesdit, on y va essentiellement pour se baigner. A Oued Lekhal, on y va essentiellement pour pêcher, les pieds dans l’eau. Tikjda est aussi un autre lieu d’évasion. D’autant plus qu’y prendre l’air frais à Aswel ne coûte au citoyen que le prix du transport. L’été à Bouira n’est, en somme, pas différent, des étés subis par d’autres régions du pays. De toute façon, il ne dure que trois mois.

T. O. A.

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