Partis en vacances

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Hormis la conférence animée par Karim Tabou, premier secrétaire du FFS, à Draâ Ben Khedda, l’activité partisane dans la région et surtout au chef-lieu de la wilaya frise le coma. Il ne s’agit nullement de la période qui ne s’y prête pas, mais le mal réside dans la vie interne des partis où les tiraillements font rage. Ce n’est qu’en période électorale que les partis s’évertuent à sortir la tête de l’eau et n’arrivent guère à mobiliser les foules. Certains dirigeants de partis, au vu de la chute de leur cote, se sont vus organiser des rencontres dans des cercles restreints, les meetings se tiennent dans des salles clairsemées, l’ère des stades combles relève du passé et de la nostalgie. La déconnexion des populations des structures politiques n’est pas synonyme de démission de la chose politique, mais plutôt la déception est tellement forte sur les promesses et engagements non honorés, que les populations sont devenues sourdes aux discours et appels des partis politiques. A Tizi-Ouzou, le bouleversement de la cartographie politique a fait que le recul des uns assure l’avancée des autres et qu’une logique d’alliances inattendues s’est installée avec comme toile de fond des calculs politiciens et mercantiles sous-tendant les démarches. Ce n’est pas fortuit si dans la wilaya de Tizi-Ouzou, certaines APC sont carrément bloquées et d’autres connaissent une levée de couverture politique aux maires élus. Pour trancher sur la majorité politique au niveau de l’APW lors des élections de novembre 2007, il a fallu au parti de Saïd Sadi de courtiser et démarcher les élus du FLN d’Abdelaziz Belkhadem, afin d’isoler les élus FFS menaçant de briguer la présidence. Les élus RND, quant à eux, se sont retrouvés presque déroutés car ne pouvant s’appuyer sur aucun segment politique composant l’assemblée, du fait de la divergence d’approche des méthodes de gouvernance locale. Depuis les élections locales du 29 novembre 2007, une léthargie a gagné les partis politiques dans la région et seul le RND se manifeste épisodiquement par des déclarations politiques liées à l’actualité de la wilaya, ou encore les quelques balbutiements du FLN faits pour des réglages organiques. L’activité politique est entièrement effacée de la scène, la région a connu un cycle d’insécurité caractérisé par les kidnappings de pas moins de 30 entrepreneurs, aucun parti n’a daigné se positionner sur le niveau de délinquance atteint par la wilaya. Il est revenu aux forces de sécurité, tous corps confondus, même si des manquements sont parfois signalés, d’avoir réussi à ne pas laisser le terrain vide. Leur intervention a permis un tant soit peu d’atténuer le phénomène de violence, en poussant jusqu’aux derniers retranchements les poches terroristes qui écument quelques maquis. Aussi, le wali de Tizi-Ouzou a réussi le défi en arrachant du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales le principe d’un plan spécial de développement pour près de 66 communes sur les 67 que compte la wilaya de Tizi-Ouzou. C’est en ce sens que les partis politiques de la région, habitués à dominer l’actualité, sont réduits comme peau de chagrin. Ils sombrent dans un coma politique duquel il est difficile d’être réanimé, les populations n’accordent plus d’intérêt à ces structures, plus portées à assurer des vies dorées à certains de leurs cadres qu’à accomplir la mission qui leur est dévolue. Sinon, comment expliquer le refus de subventionner certaines associations culturelles, ou fêtes grandioses de la région ou de voter le budget de la direction de la culture ou encore le choix de priver certaines APC de matériels utiles en période hivernale, par une APW souveraine dans ses délibérations ?

Khaled Zahem

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