Le stade de football à l’abandon

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Ce monument du port a contribué à la formation de génération de footballeurs ayant nourri les clubs de la vallée de la Soummam, et à un degré moindre, ceux de l’élite, à l’image des frères Kadi qui ont fait le bonheur du club de Réghaïa ou de Bénacer l’ex-sociétaire au côté d’Amaouche du prestigieux club béjaoui : la JSMB. Aujourd’hui, ce stade se meurt à petit feu et tout le monde s’en balance. Pourtant, il a bénéficié de plusieurs projets pour sa remise en l’état mais en vain du fait que les travaux ont été bâclés ou non achevés. A commencer par la clôture de la pelouse exigée par les instances du football pour l’homologation du terrain. Ce projet a été à l’origine d’un conflit entre l’APC des années 2004 et le receveur de la Recette intercommunale de Seddouk. Le receveur reproche à la Commission de l’urbanisme chargée de l’octroi du marché le changement de la fiche technique sans son aval. La clôture devait être faite dans la première fiche technique avec la cornière 40 et totalement elle a été faite avec des tubes ronds ne résistant pas à l’assaut des bambins qui accédaient facilement à la pelouse en écartant les tubes. L’entreprise n’ayant pas été payée, a esté l’APC en justice et l’affaire traîne toujours, tandis que la clôture en question a subi des dégradations incommensurables. La question que le commun des mortels se pose : faudrait-il encore un autre projet de clôture de la pelouse avant même que l’affaire du premier projet ne soit dénouée ? En 2005, ce prestigieux terrain a bénéficié d’un autre projet pour la réalisation de nouveaux vestiaires, les anciens jugés vétustes et exigus. Le projet a été réalisé à terme mais seulement l’entreprise avait démoli un pan du mur, faisant une grande ouverture pour le passage des camions transportant les matériaux de construction.

Au lever du chantier, elle n’a même pas daigné refermer cette ouverture, laissant une grande issue par derrière. En 2006, ce monument du sport a été gratifié d’un troisième projet pour l’amélioration de la pelouse par la pose de caniveaux devant drainer les eaux pluviales. En effet, lors des pluies la pelouse devenait impraticable par les mares d’eau boueuses qui se constituent sur toute la surface. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce projet n’a pas connu jusqu’à présent le début des travaux. Selon l’APC, il sont toujours infructueux. “A trois reprises, les offres dépassent largement le montant de l’enveloppe budgétaire allouée. Nous allons demander la réévaluation du montant sans cela il ne se réalisera jamais”, dira un adjoint-maire. En 2007, c’est la totale. Un quatrième projet lui a été accordé pour le crépissage de la façade extérieure donnant sur la rue principale. L’absurdité a atteint son paroxysme avec ce qui a été fait. Une grande partie a été crépie, le reste a été laissé tel qu’il est, offrant bien sûr un visage hideux aux yeux des passants de cette ruelle très fréquentée. De tout ce qui précède : est-il normal que les pouvoirs publics accordent des projets pour l’épanouissement de la masse juvénile, projets coûtant chacun des centaines de millions et lamentablement ceux chargé de leur suivi ne semblent nullement s’en inquiéter ? Le stade est un bien de la collectivité qui ne mérite pas d’en être délesté.

L. Beddar

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