Dommageable et inquiétant surplace

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Pourtant, la ‘’littérature’’ et la frénésie des départements ministériels concernés par la conduite de cette politique promettaient tout à fait autre chose. Depuis le processus de privatisation des entités publiques jusqu’aux IDE (investissements directs étrangers), en passant par les politiques sectorielles d’incitation à l’investissement national, tous les segments du problème donnent l’impression d’être pris en charge d’une façon rationnelle et responsable. La situation est beaucoup plus nuancée, non seulement en prenant l’avis des analystes extérieurs, mais aussi et surtout selon les aveux du président de la République lui-même. Plus que tout autre domaine de la vie de la Nation, l’investissement privé- créateur d’emploi et de richesses- illustre à lui seul la santé des réformes engagées et la volonté de les faire aboutir dans leur globalité.

Les orientations économiques établissant la nécessité de l’investissement privé, qu’il soit national ou étranger, ne relèvent plus de choix doctrinaux élaborés dans un contexte de ‘’confort intellectuel’’, mais répondent à une impérative nécessité de faire redémarrer la machine économique du pays sur des bases solides délestées de la mentalité rentière qui nous a valu bien des errements. Les effets de cette mentalité ne cessent, jusqu’à présent, de brouiller, au sein de certaines structures décisionnelles, la vision et l’organisation de l’acte d’investir au point de faire subir à certains secteurs de l’économie des situations de dommageable surplace. Il est tout à fait vrai que les rentes de situation et la solidarité ‘’clanique’’ autour de certains intérêts ne peuvent être neutralisées du jour au lendemain. Mais une chose demeure certaine : la course effrénée vers la mondialisation et l’interdépendance des économies- tout en ayant leur revers de la médaille- ne peuvent tolérer les replis et la navigation à vue qui caractérisent la gestion de certaines économies des pays du Sud. Le cas de l’Algérie offre cette image d’un pays qui montre une volonté politique officielle d’aller de l’avant dans la mise en œuvre des réformes structurelles mais qui, en même temps, enregistre des résistances dans les niveaux intermédiaires de la décision. Pourtant, la marche vers la rationalité économique, l’utilisation judicieuse des ressources et la diversification des exportations apparaît comme une nécessité absolue. La réduction substantielle du chômage- qui pèse de ses 11 % sur les horizons de la jeunesse algérienne-, le renforcement de la sécurité alimentaire du pays- le renchérissement des produits agricoles à l’échelle mondiale depuis 2007 ne laisse aucune autre alternative- et la préparation de l’ère de l’après-pétrole militent pour une vision radicalement nouvelle de la politique des investissements. Depuis les Assises nationales sur la stratégie industrielle tenues en 2007, la polémique n’a pas vraiment cessé entre les différentes parties intervenantes supposées être des partenaires dont les efforts sont censés concourir au même objectif. En principe seulement, car M.Hamiani, président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) et ancien ministre de la PME/PMI, en regrettant la lenteur des réformes et en demandant plus de ‘’privilèges’’ pour les entreprises privées, se trouve parfaitement dans son rôle de responsable d’une organisation patronale. Quant à la ‘’leçon inaugurale’’ donnée Abdelhamid Temmar au début de l’année en cours au siège de l’ISGP, elle a cet avantage de vouloir défendre la politique du gouvernement autrement que par le populisme qui a fait des ravages chez la classe politique et, surtout, en évitant de diluer son argumentaire dans les arcanes politiciennes du moment. Cependant, on ne percera aucun secret en disant que la transition économique semble trop longue et les réformes y afférentes traînent la savate. En lieu et place d’une politique offensive en matière d’industrie censée être boostée par l’embellie financière constatée depuis plus de deux ans, les observateurs de la scène économique en général et les patrons algériens en particulier sont tentés par un jugement plutôt sceptique. Certains vont jusqu’à parler d’économie de bazar au vu de la libéralisation débridée du commerce extérieur et des investissements étrangers assez frileux pour les moments puisqu’ils s’appuient surtout sur le gain facile de représentations commerciales de firmes étrangères. Les appréhensions des acteurs économiques algériens, privés et publics, à l’égard de l’Accord d’association avec l’Europe entré en vigueur en septembre 2005 et de l’éventuelle entrée de notre pays dans l’OMC, actuellement en négociation, se trouvent renforcées par un certain flou de la politique gouvernementale relative à l’investissement. Le gouvernement, quant à lui, a posé, parfois tacitement et d’autres fois explicitement, le préalable des réformes du secteur bancaire pour réussir une telle relance. Mais le cercle vicieux semble avoir trop duré, et il est fort probable que la nécessité s’imposera que les deux ‘’béquilles’’ de l’économie seront concomitamment menées, puisque le dossier de la privatisation, partielle ou totale, de certains établissements financiers est mis sur la table du gouvernement depuis quelques mois. Depuis le mauvais souvenir de la cessation de payement dans laquelle est tombé notre pays au début des années 90 et du rééchelonnement de la dette extérieure sous la férule du FMI, le processus de désindustrialisation a subi une accélération vertigineuse. Tout le potentiel industriel national se trouve remis en cause pour plusieurs raisons : structures lourdes (héritées des “industries industrialisantes’’), manque de politique de management, fragilité du processus de production dû à la dépendance par rapport à certaines matières premières, limitation de la maîtrise technologique par le principe débile d’usines “clefs en main’’,…etc.

La vocation agricole du pays, longtemps mise en avant par la ‘’littérature’’ gouvernementale, a trop souffert des aléas fonciers, techniques et climatiques que les ressources issues de la rente pétrolière ont empêché de prendre sérieusement en charge. Mieux et plus que tous les pays du Tiers-Monde qui commencent à émerger du lot, l’Algérie a les possibilités financières et l’assise industrielle minimale de mener une politique industrielle aux dimensions maîtrisables en investissant des créneaux jusqu’ici laissés presque en friche (agroalimentaire, chimie, pharmacie, textile,…), et ce en ‘’en s’appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l’État de promouvoir un cadre flexible et efficient, plutôt que sur un investissement industriel massif et une importation technologique effrénée’’, comme le souligne le document des Assises industrielles.

Conjuguer volonté politique et démarche pratique

Au niveau de la décision politique, des signaux forts et des mesures incitatives de façon à drainer plus efficacement et plus diligemment les investissements hors hydrocarbures, n’ont pas manqué. Dans les rangs de l’Assemblée populaire nationale, seuls quelques députés (généralement du Parti des travailleurs) remettent en cause la politique nationale de privatisation ou la font accompagner de propositions sociales rigides. Les grands projets que le gouvernement a conçus depuis 1999 et dont le plus important est le Plan de soutien à la croissance économique (PSCE) étant des projets structurants, c’est-à-dire qu’ils sont censés servir, en tant que grandes infrastructures publiques, d’armatures susceptibles de drainer et recevoir les vraies investissements portés par les entreprises. Ces derniers, en tant qu’actes économiques généreront à leur tour les emplois et les plues-values sociales exigés de tout système économique. Cependant, dans une première phase, comme l’on si opportunément rappelé certaines institutions internationales, les lourds investissement publics déployés dans les ouvrages, les infrastructures et les équipements génèrent toujours un surcroît de consommation sans équivalent en production immédiate. Ce qui, nécessairement nous conduit à un phénomène inflationniste ne serait-ce que temporaire. Ses effets sont, en tout cas, bien ressentis depuis quelques mois par les populations algériennes dans leur vie de chaque jour. Les pouvoirs publics se sont penchés sur l’identification des divers et nombreux blocages qui ont hypothéqué jusqu’ici les grands flux d’investissements que notre pays est en droit d’attendre dans une conjoncture exceptionnellement propice sur le plan des finances publiques et de l’équilibre des grands agrégats économiques. Le traitement des dossiers par l’ancienne APSI, devenue par la suite ANDI (Agence nationale du développement de l’investissement) ne semble pas donner tous les résultats escomptés. Et pour cause, le passage au crible de cette Agence des différents dossiers qui atterrissent sur son bureau se limitait à faire valoir les avantages (fiscaux, douaniers, taux d’intérêt des crédits,…) accordés par l’État aux candidats à l’investissement. De nombreux projets validés par cette institution qui travaille pour le compte de l’État n’ont pas pu voir le jour des années après leur validation en raison des lenteurs, entraves et dysfonctionnements qui caractérisent les autres institutions chargées d’encadrer l’investissement (banques, caisses de garantie, services de la wilaya pour ce qui a trait au foncier industriel,…). Le président de la République a pu faire observer, au cours d’un Conseil des ministres en 2006 : « Les entraves résultant de la complexité de l’arsenal juridique, des difficultés d’accès au foncier et de la rigidité du système bancaire étant identifiées comme principales contraintes que rencontrent les investisseurs potentiels et les entrepreneurs nationaux et étrangers ». Et c’est pourquoi le président a insisté pour libérer l’investissement en “dégrippant’’ la machine bureaucratique qui se met au travers du cheminement normal des dossiers. Sur un autre plan, tout en faisant l’éloge du Plan de soutien à la croissance économique (PSCE), mis en œuvre depuis la fin 2005, du fait qu’il représente 10% du PIB- l’un des plus importants à l’échelle mondiale- et qui peut contribuer à satisfaire les grandes demandes sociales, un représentant de la Banque mondiale, Mustapha Kamal Nabli, ne s’est pas empêché, il y a deux ans, d’émettre doutes et réserves pour ce qui est considéré comme le plus important plan d’investissement depuis l’Indépendance. Il pose la question crûment : « Est-ce que les opportunités offertes par le volume des recettes issues des hydrocarbures seront transformées en croissance à long terme de l’économie et de l’emploi et en un développement durable, ou bien seront-elles perdues pour des raisons d’inefficacité, de gaspillage ou même de corruption ? ».

Le Léviathan de l’économie informelle

Les animateurs du champ économique privé sont confrontés à un autre ‘’monstre’’ hérité de la gestion administrative de l’économie. Il s’agit bien entendu de l’économie informelle qui a gangrené l’économie structure en lui opposant une concurrence déloyale. Le ‘’trabendo’’ emploierait quelque 1 300 000 personnes (chiffres datant de 2004). Le déficit pour l’économie nationale et la ‘’guerre’’ déclarée aux secteurs légaux se manifestent sur trois grands axes : emplois clandestins qui pénalisent les caisses d’assurance et fragilisent de larges couches de la société ; évasion fiscale qui se chiffre à des dizaines de milliards de dinars ; absence de garantie sur la qualité sanitaire des produits mettant en danger la santé de la population.

Les “investisseurs’’ du champ informel ne manquent pas. Ils sont secrétés par la période de transition de l’économie algérienne caractérisée par le bazar et l’activité souterraine. Un ancien ministre des Finances nous donne la consolation que le secteur informel a “permis à des populations de vivre’’. Il sait pourtant avant tout le monde et mieux que quiconque que la médaille- momentanément luisante- possède son revers autrement plus douloureux et plus dramatique qu’on ne l’imagine à première vue. Le montant de l’évasion fiscale qui se chiffre ainsi en dizaines de milliards de dinars aurait pu certainement contrebalancer la part des recettes en hydrocarbures dans l’élaboration de la loi de Finances et servir de levier à de nouveaux investissements, eux-mêmes créateurs d’emplois…légaux. Et puis, par symétrie au vieil adage des financiers qui dit que “trop d’impôts tue l’impôt’’, un recouvrement inique d’impôt- qui s’exerce sur les activités productives et commerciales régulières- risque de tuer l’économie structurée. Un emploi non déclaré ou une marchandise non facturée (ce qui représente environ 30% de l’activité commerciale) sont un immense manque à gagner pour le fisc et un poison ingénieusement distillé aux activités légales. Les analystes nationaux et les institutions financières internationales ont acquis la conviction que l’Algérie bénéficie actuellement de circonstances financières exceptionnellement favorables pour relancer son économie sur une base plus juste et plus rationnelle. Les rigueurs de l’orthodoxie financière- issue des conditionnalités du rééchelonnement de la dette extérieure au milieu des années 90- et l’envolée des prix du pétrole qui ne s’est pas démentie depuis presque quatre ans sont indubitablement des facteurs encourageants pour sortir de l’underground de l’informel et pour encadrer les nouvelles transformations économiques dans le sens de meilleurs investissements créateurs d’emplois, de pertinentes lois sociales libératrices d’initiative et porteuses de dignité humaine et, enfin, de développement durable que tous les pays du monde mettent à la tête des priorités des nouveaux créneaux d’investissement.

Nouvelle voie pour la création de richesses ?

Vers la fin 2007 dernier, Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion des Investissements, avait annoncé que treize nouvelles entreprises publiques allaient être proposées à la privatisation complète ou à une cession d’actifs. Les analystes de la scène économique et les courants libéraux de la sphère politique jugent que cette étape des réformes a trop tardé et que ce genre d’opérations auraient pu être effectuées il y a au moins trois ou quatre ans. En revanche, les syndicats et certains partis politiques, à l’image du Parti des travailleurs, voient dans ces actes de gestion une “perte de la souveraineté’’ et surtout de probables pertes d’emplois. Entre les deux appréciations, le gouvernement ne se positionne pas ; il agit plutôt par

à-coups, au gré de la montée des périls au sein de ces entreprises. Et pourtant, face à la nouvelle réalité de l’invasion de notre pays par des produits étrangers et face à la persistance de la mono-exportation (hydrocarbures), des décisions judicieuses et hardies sont attendues des pouvoirs publics pour faire dégager les horizons brumeux qui pèsent sur l’entreprise algérienne qu’elle soit publique ou privée. A partir du premier septembre 2005, l’accord d’Association entre l’Algérie et l’Union européenne entrait en vigueur. Deux années après sa mise en application, l’administration des Douanes enregistre une régression remarquable des rentrées douanières. Arithmétiquement, cela relève de la simple logique. Des dizaines de produits font l’objet de franchises douanières à partir de cette date. Une autre catégorie de produits bénéficie d’un dégrèvement des droits de douanes. Mais, les effets à moyen terme attendus de ces entrées libres de marchandises de l’Union européenne sont le “réveil’’ des secteurs algériens touchés par une concurrence féroce et une mise à niveau susceptible de contrebalancer les effets pervers d’une ouverture somme toute dictée par une mondialisation irrésistible des économies. D’autres “secousses’’ sont aussi prévues dès que notre pays aura accédé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ancêtre du GATT. Ces secousses toucheront aussi bien l’entreprise publique qui s’est mal préparée pour affronter la concurrence que l’entreprise privée qui vient juste de mettre le pied à l’étrier dans un contexte local des plus incertains. Dans le domaine des investissements étrangers directs (IDE), considérés comme une pierre de touche dans la démarche du gouvernement et d’ébauche de relance économique, et malgré les convoitises de beaucoup de multinationales et autres entreprises étrangères attirées par les immenses potentialités algériennes, ce ne sont apparemment pas les heures du grand marché. Les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Les griefs adressés à l’Algérie dans ce domaine au cours des trois dernières années sont à peu près les mêmes. Ils sont inhérents à la lenteur dans le processus de privatisation, l’immobilisme des établissements bancaires au sein desquels des surliquidités inquiétantes ont été enregistrées et certaines procédures bureaucratiques liées à la gestion du foncier industriel. Aussi bien pour les analystes et les partenaires économiques nationaux que pour les investisseurs étrangers tentés par un redéploiement en Algérie, les transformations et le sort réservés aux entreprises publiques algériennes après le semblant d’ouverture du pays sur le monde demeure la pierre de touche de la volonté politique des pouvoirs publics quant à leur intention de procéder aux réformes économiques tel que chanté sur tous les toits depuis 1988, lorsque les premiers textes portant sur l’autonomie de ces entreprises furent élaborés. Dans la foulée du multipartisme issu de la Constitution de 1989, des partis ont appelé à l’institution d’un grand ministère chargé des privatisations à la manière des pays de l’Europe de l’Ouest sortis de l’économie administrée juste après la chute du mur de Berlin. La frénétique recherche d’une solution ‘’labellisée’’ a fait que, au début des années 90, des experts de ces pays ‘’modèles’’ furent invités à présenter leur recettes à Alger au cours de séminaires et autres journées d’étude. Les hésitations du pouvoir algérien ne sont pas dues uniquement à la difficulté de calquer des modèles étrangers (ils le sont par la culture, par la structure même de l’économie, chez nous basée sur la rente pétrolière, et par le pendant politique qui leur tient compagnie) ; ces hésitations sont aussi dictées par d’autres considérations liées au contexte social et politique de l’époque : aucune alternative ne s’offrait aux centaines de milliers de travailleurs que la restructuration risquait de pousser à la compression ; la cessation de payement qui pointait le nez ne permettait guère de lancer des caisses de chômage ou de prendre en charge par un autre moyen la nouvelle armée de réserve ; la gestion du mécontentement populaire-déjà fort ardue du fait de la libéralisation des prix des produits de première nécessité- n’avait aucune garantie d’être bien menée d’autant plus que les horizons politico-sécuritaires s’assombrissaient par la montée des périls terroristes.

C’est pendant la décennie rouge que l’entreprise publique fit l’objet d’intérêt du gouvernement. Non pas en la soumettant à une gestion moderne et à un management de qualité, mais en la tenant sous perfusion par d’hypothétiques mesures de soutien pour la mise à niveau. Le Trésor public y laissa plusieurs milliards de dinars sans pour autant pouvoir empêcher la fermeture de dizaines d’unités et le licenciement de centaines de milliers de travailleurs.

Des holdings aux SGP, seule apparemment la dénomination a changé. Une partie de ces entreprises, les banques en l’occurrence, voient leur gestion décriée aussi bien par les acteurs économiques nationaux que par les partenaires étrangers. Leur contribution au financement de l’économie nationale est des plus problématiques. Jusqu’en 2007, une estimation des surliquidités- capital dormant- donnait 1 000 milliards de dinars au niveau des banques publiques. Au cours de l’année passée, ce sont les entreprises de fabrication de lait, de coton et de liège qui ont la chronique par la fermeture successives de leurs ateliers.

Ce sont des centaines de nouveaux chômeurs qui sont venus renforcer les rangs des anciens exclus et des primo-demandeurs sortis des écoles ou sans aucune qualification.

Face à l’invasion des produits étrangers induite par une mondialisation sans frein, devant les résultats -non encore définitivement probants- obtenus par notre pays de l’Accord d’association avec l’Europe et dans un contexte où l’économie informelle prend dangereusement le pas sur l’économie structurée, quelles chances a encore l’entreprise algérienne- publique ou privée- pour soutenir la concurrence et sauvegarder les emplois ?

Amar Naït Messaoud

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