Cette dernière a été mise sur la ligne de l’activité scientifique, la reflexion dans l’optique de dégager des perspectives sérieuses sur l’avenir du métier de tissage et la sauvegarde de la tradition. Notre virée sur les lieux nous a renseignés sur la dimension prise par la Fête du tapis d’Ait Hichem. La cour de l’école primaire grouillait de monde en cette après-midi de lundi. Les visiteurs venus des quatre coins de la région prenaient du plaisir en sillonnant les différents produits exposés qui représentent, il faut le souligner, un échantillon crédible de l’artisanat traditionnel. Ceci au moment où les membres de l’association Tiliwa s’affairaient à régler les derniers préparatifs de la soirée musicale.
De grands moments d’évasion
Avec la précieuse contribution de la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, une soirée musicale mémorable a été organisée avant-hier en hommage à l’une des icônes de la chanson kabyle, Akli Yahiaten en l’occurrence. Ce dernier est monté sur la scène aménagée spécialement pour l’occasion sous les youyous et les applaudissements des centaines de citoyens venus découvrir Dda Akli dans tout son talent. “ Après la démarche scientifique que nous avons entamée pour réhabiliter les femmes tisseuses d’Ait Hichem, nous voilà donc aujourd’hui au rendez-vous d’un grand moment pour notre village, pouvoir rendre hommage à Akli Yahiaten est pour nous un honneur, une fierté”, déclarera Ould Belaïd Amokrane, président de l’association Tiliwa. Par la suite, le public qui s’impatientait déjà aura droit à un spectacle à la hauteur de l’envergure de l’artiste. Les présents se laisseront vite porter par les mélodies d’Akli Yahiaten qui présentera, à l’occasion, les meilleures chansons de son répertoire. Thamourthiw, Zine di Michelet, et bien d’autres tubes ont émerveillé un public acquis superbement à la cause de l’artiste. Le moment fort de la soirée est indéniablement celui qui verra les présents entonner avec l’artiste les refrains d’El Menfi, une symbiose agréable à vivre. “Franchement, je ne m’attendais pas à un tel accueil, ce public est merveilleux. Il y a beaucoup de familles cela m’encourage à chanter, en plus de l’organisation impeccable”, nous dira Akli Yahiaten dans un entretien express qu’il nous a accordé.
Le directeur de la culture de Tizi-Ouzou présent
En plus des invités de l’association Tiliwa, le directeur de la culture de Tizi-Ouzou, Ould Ali El Hadi, a tenu à marquer sa présence. Un geste fortement apprécié par les organisateurs et les citoyens présents. “ Nous tenons à marquer notre soutien agissant à cette fête, notre directeur a pris en charge le volet animation culturelle, c’est important que ces initiatives se perpétuent afin de continuer à faire vivre notre patrimoine historique et culturelle.” Il faut dire, dans ce sillage, que l’organisation de l’évènement était parfaite puisqu’aucun trouble n’aura émaillé la soirée. Le président de l’association organisatrice, qui était au four et au moulin, nous dira que cela fait partie des traditions de son village. Il est vrai que durant toute la durée du gala artistique, les citoyens se sont montrés disciplinés et ont répondu favorablement aux orientations d’un service d’ordre impeccable. “ Nous avons tenté d’être à la hauteur de l’évènement, même si des manques seront certainement constatés, nous avons tout fait pour mettre à l’aise les participants” nous dit le jeune Nafaâ, organisateur. L’animation culturelle continuera aujourd’hui avec la présentation de jeune Alilloun natif de la région, alors que pour demain-journée de clôture- Hacene Ahres et Chérif Hammani se chargeront de clôturer la 9ème édition de la Fête du tapis d’Ait Hichem en beauté.
La “ Tour Eiffel” exposée à Aït Hichem
Plusieurs objets traditionnels, d’une valeur historique, sont exposés actuellement au niveau des stands de la Fête du tapis d’Aït Hichem. Les férus des objets d’art devront donc profiter amplement des deux jours restants pour la fête. Afin d’assouvir leur curiosité et profiter d’une opportunité qui se renouvelle uniquement une fois par année, c’est en effet le cas de le dire, sur un objet qui suscite un intérêt particulier des visiteurs cette année. “ La Tour Eiffel berbère” œuvre d’un jeune artiste venu de Tamanrasset. Ce dernier nous fait savoir que l’idée lui a été inspirée par la vue de l’entrée de la ville de Tamanrasset “ c’est une œuvre qu’on sunomme “ Illagh”, c’est la représentation de l’un des 23 symboles berbères qu’on retrouve d’ailleurs sur les rochers du Tassili”, nous indique le jeune Omar. Ce dernier précisera à ce propos “ elle est fabriquée en argent, aluminium et d’autres matières” dira l’artisan de Tamanrasset qui est installé à Ouacifs où il gère un atelier de fabrication des produits d’artisanat. A signaler qu’à la fin de la soirée musicale d’avant-hier, des cadeaux symboliques et des diplomes d’honneur ont été remis à Akli Yahiaten par l’association Tiliwa.
A signaler enfin que l’apport des jeunes bénévoles du village Ait Hichem a été plus que bénéfique.
A. Z.