Hassiba Amrouche, Taoues Arhab et Nada Rihane présentent leurs œuvres

Partager

C’est sous la houlette de Dda Amar Azouzi que, la conférence du triumvirat artistique a eu lieu, jeudi passé au siège des éditions Sono Star à Alger. Cette rencontre avec la presse coïncide avec la sortie de nouveaux albums des trois artistes, à savoir, Nada Rihane, Hassiba Amrouche et Taoues Arhab. Nada Rihane, qui donnait le « la » à cette conférence devant un parterre de journalistes est revenue longuement sur sa carrière artistique en tant qu’interprète. Cette jeune Kabyle de mère marocaine est un bel exemple du mélange culturel entre le chleuh et le kabyle, elle jouit d’une voix sensuelle au ton sage et équilibré. Elle qui a marqué par sa voix la chanson algérienne d’expression arabe, pense que le trésor musical algérien est à peaufiner. Même avec ses penchants vers le khalidji, l’oriental et autres styles de musiques arabes, Nada estime que les mélomanes dans les pays nord-africains adorent le hawzi, le maalouf et l’algérois. De son côté, Dda Amar Azouzi, a souligné que  » Nada est une diva qui s’impose « , et d’ajouter que,  » le public et les médias doivent s’intéresser à la chanson intelligente et à texte « . Plus explicite, l’orateur a estimé que les trois hôtes de Sono Star doivent composer des chansons qui les hisseront aux rangs de grandes artistes. Par ailleurs, Nada est revenue sur son expérience avec la chaîne Nesma TV et son nouvel album, intitulé Ya Baba. un album constituant un come back tonitruant de Nada sur la scène artistique après plus de deux ans d’absence. Apostrophée sur les raisons de ce retard, tout en sachant que la saison estivale tire à sa fin, Nada a expliqué que sa mère était malade pendant une longue période ce qui ne lui ne lui a pas permis d’être à jour avec sa passion musicale.

Hassiba Amrouche, la persévérance est mère de la survie…artistique

Toujours sur sa lancée, Hassiba Amrouche, la voix éclatante de la chanson kabyle rythmée ne renie pas ses goûts pour la chanson de fête qu’elle interprète avec originalité. Elle se dit non concernée par la rude concurrence sur le marché de la chanson rythmée et s’explique par  » l’apport de sa chanson au répertoire de la chanson kabyle « . Ainsi, et avec des termes peu sibyllins, elle considère que la nouvelle génération d’artistes ne lui ressemble en rien.  » Mon style, ma voix et mes recherches afin de redonner vie à des anciennes chansons chantées par ma famille, qui n’est autre qu’une famille d’artistes issues de Lawlia Essalhin de Beni Ouartilane me différencie de cette catégorie de chanteurs « . Toujours sur le même thème, Hassiba a déclaré qu’elle a refusé de donner un récital à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, vu le prix proposé. Néanmoins, elle a tenu à souligner qu’elle le ferait,  » si on me le demande gratuitement, mais jamais avec un bas salaire « . D’autre part, et tout en prenant à partie les autorités culturelles nationales, les trois chanteuses assistées, cette fois-ci, par Hakim Guemroud, ont estimé que le fait d’inviter un artiste étranger pour des concerts en Algérie qu’ils paient des sommes faramineuse est en soi  » un mépris pour l’artiste algérien « . Abordant ses reprises de quelques chansons du terroir, l’oratrice n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger la chanteuse Chérifa, qui l’accuse de reprise de ses chansons. Comme réponse à ce qu’elle qualifié de pures affabulations, Hassiba Amrouche a déclaré que, la même Chérifa  » a repris des chansons de ma région et qui appartiennent à ma famille « , et d’ajouter que,  » les portes de la justice sont grandes ouvertes « . Pour son nouvel album, qu’elle a intitul Izem Aghiles, Hassiba Amrouche n’a pas failli à son credo. S’accrochant toujours à la chanson kabyle, son nouveau-né est orné de deux chansons sentimentales, Nehta Bul-iw et Itvir.

Taoues Arhab, la découverte de l’année

Celle qui fait ses premiers pas dans le monde de la chanson dans la célèbre émission télévisée, FA MI LA, Taoues Arhab vient de signer son premier album aux éditions Sono Star. Entourée de beaucoup d’artistes de talent, Taoues interprète des chansons du jeune Karim Yeddou, de Hamid Moualhi, les arrangeurs Zinou et Omar Hanib ont assuré une partie du travail. Taoues qui dit gérer sa carrière artistique avec sa famille, a concocté une panoplie de chansons pour son album. Elle le signe avec une voix d’or, tantôt vibrante sous les airs rythmée, et tantôt sensuelle avec une superbe interprétation des chansons sentimentales. La venue de Taoues sur la scène artistique kabyle est un plus pour la voix féminine qui s’attribue de plus en plus un espace qui leur était, jadis, défendue ou interdit.

Mohamed Mouloudj

Partager