“Un théâtre digne de Tizi-Ouzou avant la fin 2009”

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Pour cette dernière, Tizi-Ouzou n’a jamais eu, en fait, une vraie salle de théâtre. “La salle du théâtre Kateb-Yacine n’est pas réellement une salle de théâtre. Elle n’était qu’une salle de cérémonie qui fonctionnait occasionnellement” dira en substance Mme Aït El Hadj.

“Une salle de théâtre digne de ce nom n’a jamais existé à Tizi-Ouzou” confirme-t-elle. Pour la même directrice, une salle de théâtre doit être dotée de toute une machinerie et d’un tas d’équipement scéno-techniques. “C’est tout un système et un dispositif qui doivent être installés dans les cintres, les dessous et sur le plateau notamment” explique la directrice, et d’ajouter “c’est ce qui en train de se faire au niveau du théâtre Kateb-Yacine”. Un théâtre qui se trouve, signalons-le, en travaux depuis quelque temps déjà. “On parle de rénovation mais il y a aussi la construction de quelques installations nécessaires pour une scène et une salle de théâtre. Le maître d’œuvre du projet, qui n’est autre que le directeur de la culture de la wilaya, Ould Ali El Hadi, veille au grain. Nous travaillons en étroite collaboration et j’espère que le travail se réalisera dans les normes afin que Tizi-Ouzou soit dotée d’un théâtre digne d’elle,” estime Mme Aït El Hadj, laquelle a été installée dans ses fonctions de directrice du Théâtre régional de Tizi-Ouzou en 2006. Fouzia Aït El Hadj qui a aussi à son actif plusieurs mises en scène et qui a acquis autant de distinctions à travers les prix qu’on lui a attribué dans les différents festivals auxquels elle a pris part, a occupé d’autres postes de responsabilité par le passé.

“Le talent existe à Tizi”

Elle a fait le constat, durant son séjour à Tizi-Ouzou, de l’absence du public au théâtre. “Nous avons vu interpréter plusieurs temps théâtrales ici. Mais force est de constater que le public n’était pas nombreux. J’ai constaté un désintéressement flagrant de la part des Tizi Ouzéens à la chose relative au théâtre,” a affirmé la directrice qui estime pourtant que la pâte existe en matière de talent dans la wilaya. “Tizi Ouzou a participé avec une pièce intitulée “Achik Aouicha ouel herraz” dans le cadre de la manifestation Alger capitale de la culture arabe. Cette pièce a eu un grand succès à travers tout le territoire national” fera remarqu Mme Aït El Hadj. “La pâte existe à Tizi, les jeunes talents ne demandent que leur prise en charge en mettant à leur disposition un peu plus de moyens”. C’est dans cette perspective d’ailleurs que le Théâtre régional de Tizi Ouzou a lancé cet été des stages d’initiation aux arts du spectacle, des stages qui se déroulent au niveau de la Maison de jeunes de Tizi Rached. Selon la directrice, son organisme a reçu environ 250 demandes de participation à ces formations dont le cours sont assurés par des spécialiste en la matière. “Ces stages en sont actuellement à leur deuxième édition, la première a eu lieu du 1er au 10 juillet dernier. La troisième et la quatrième se tiendront les mois de novembre et décembre prochains”, explique-t-elle, précisant que ces stages ont pour objectif d’initier les jeunes à l’art du théâtre.

“Faire de l’esplanade du théâtre un espace pour les femmes”

Questionné sur ses ambitions pour la wilaya de Tizi Ouzou, Mme Aït El Hadj dira qu’elle fait du développement du théâtre dans la wilaya sa priorité, cela ne peut se faire, estime-t-elle sans avoir au préalable récupéré le public propre au théâtre. Par ailleurs, la directrice du Théâtre régional de Tizi ambitionne d’aménager l’esplanade du théâtre Kateb-Yacine pour en faire un espace pour les femmes et leurs enfants. “Ici tout est réservé pour l’homme, la femme n’a pas d’espace de loisir et de détente, j’ai pensé à récupérer l’esplanade du théâtre et l’aménager pour y créer un espace où peuvent se rendre les femmes de Tizi durant leur temps libre”, explique encore Mme Aït El Hadj, voilà bien ce que fera certainement plaisir aux Tizi-Ouziennes.

Qui est-elle ?

Fouzia Aït El Hadj est née à Alger le 19 juin 1935, elle a suivi des études à l’Institut national des arts dramatiques et cinématographiques de l’ex-URSS. Elle a contribué, notamment à la réouverture de la section d’interprétation à l’Institut national des arts dramatiques et chorégraphiques d’Alger en 1985. Titulaire d’un diplôme d’études approfondies en théâtre à l’université de la Sorbonne (Paris), Mme Aït El Hadj a exercé comme professeur d’arts dramatiques à l’Institut national des arts dramatiques d’Alger. Elle a animé plusieurs conférences et participé à des colloques en Tunisie, Suède, la Grèce… Elle a reçu plusieurs prix de distinction lors de ses différentes participations.

M. O. B.

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