“Décrocher une médaille au Championnat du monde”

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La Dépêche de Kabylie : Quel jugement portez-vous sur votre participation à Pékin ?

Nadjim Manseur : J’ai décroché ma participation aux Jeux Olympiques grâce aux minimas A réalisés au meeting de Rome avec 1’ 44’’ 75’’’. J’ai participé pour la première fois de ma carrière aux JO et j’ai réussi à faire une finale pour ma première participation.

Vous attendiez-vous à une telle performance ?

Franchement, je ne m’y attendais pas. La chose qui m’a le plus encouragé à aller de l’avant est l’élimination précoce de tous mes coéquipiers, et ça m’a donné l’envie de sauver l’équipe. Je peux dire que c’est à cause de ça que je suis en finale, Amar Brahmia m’a dit lors d’une séance d’entraînement “tu vas faire une finale” et je suis en finale. On pouvait faire mieux car on avait un espoir de revenir avec une médaille, surtout Madi qui a fait une finale époustouflante

Avant la finale, vous avez surpris tous les présents au premier tour. Et la finale ?

Au premier tour, j’étais en possession de toutes mes capacités, ce qui m’a permis de me qualifier malgré la présence de Boumegaïd et Bosavonski, respectivement champion olympique et champion du monde avec un temps de 1’42’’, ce qui m’a aidé à entrer en 3e position suivi de Madi avec un 2e meilleur temps En finale où j’ai couru avec une série très difficile, j’ai pu décroché ma qualification grâce au temps temps malgré la présence de talentueux coureurs.

Qu’est-ce qui manquait exactement en finale ?

Je me suis donné à fond lors des 2 premières courses avant d’arriver en finale vidé. Il ne faut pas oublier que plusieurs meilleurs athlètes mondiaux n’ont pas été en finale, tel Bosavonski. Une place aux Jeux Olympiques est une excellente performance pour les gens qui connaissent l’athlétisme.

Avez-vous reçu des aides de la Fédération d’athlétisme ?

On n’a pas de relation avec la Fédération, ils ne nous ont pas aidés. A part le MCA et M. Berraf à la tête du COA, personne ne nous a soutenu.

Quel est l’objectif de Nadjim à moyen et long terme ?

Mon souhait est de décrocher une médaille en 2009 au Championnat du monde seniors qui aura lieu en Allemagne alors qu’à long terme c’est de monter sur le podium aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. Ces rêves ne peuvent s’exaucer qu’avec le travail et la persévérance.

Je participerai ce 5 septembre au tournoi de Lausanne avant de prendre la destination de l’Italie, normalement le 9 septembre pour un autre tournoi.

Après cette performance, avez-vous reçu des encouragements ?

Les responsables au niveau de la ville de Béjaïa n’ont eu aucun geste de remerciemen à mon égard. J’aimerai bien qu’un responsable m’appelle pour me dire “Merci pour tout ce que tu as fait à Pékin” C’est vraiment dommage !

On nous a fait des promesses au niveau du COA mais on attend. Je n’ai pas de bourse pour peaufiner ma préparation surtout que j’ai atteint un autre niveau. Notre club, le MCA, et le COA sont à fond derrière nous pendant toute la saison et c’est très encourageant.

C’est dû à quoi l’absence des membres de la Fédération d’athlétisme à Pékin ?

Je ne sais pas exactement mais c’est à eux de se justifier.

Les élections au sein de la Fédération auront lieu dans un mois et j’espère que des gens nouveaux viendront pour redonner à l’athlétisme la place qui est la sienne. Sincèrement, on est la dernière fédération à l’échelle nationale et c’est malheureux.

La presse nationale a parlé d’échecs en athlétisme, surtout au 1 500m. Quel est votre avis ?

Concernant la participation algérienne au 1 500 m, Zerguelaïne revenait d’une blessure et a pu atteindre les demi-finales, je crois que c’est un exploit. Concernant Tarek Boukenza, on attendait plus de lui afin d’arracher une médaille. Mais que voulez- vous. Il n’était pas dans son jour. Ils ont fait le maximum pour honorer l’Algérie et dommage surtout pour Tarek Boukenza qui était aligné dans une série très rapide.

Je vous laisse le soin de conclure….

J’aimerai dire quelque chose sur Béjaïa j’ai quitté mon club et cette ville à cause des problèmes ; c’est le MBB qui m’a élevé ; c’est un club qui renferme des entraîneurs très disciplinés, ce sont des gens de bonne famille comme Dda Djoudi qui à son âge travaille encore, et ce n’est pas courant. Heureusement que mon entraîneur Mohand Saïd Kabboub m’a aidé : c’est grâce à lui que j’ai continué la pratique de ce sport.

Il m’a soutenu dans des moments très difficiles ; il a dépensé de l’argent de sa propre poche pour moi, surtout que je suis issu d’une famille modeste. Si je suis arrivé en finale c’est grâce surtout à lui A Béjaïa, il y a beaucoup de gens qui n’ont pas cru en mes capacités et qui n’ont jamais souhaité que j’arrive à ce stade et ils se reconnaîtront ; ils ont commis beaucoup d’erreurs à l’encontre de beaucoup d’athlètes que Béjaïa recèle Je suis sorti par la petite porte ici à Béjaïa. C’est ce genre de problème qui m’a aidé à atteindre cette performance ; il faut que les responsables du sport à Béjaïa aident ses athlètes pour les garder dans leurs clubs car la pâte existe ici, à Béjaïa Le seul club qui te permet de réussir est le MCA car il dispose de beaucoup de moyens avec un président comme Djouad qui est à la hauteur.

Propos recueilli par Zahir.Hamour

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