La viande rouge et les produis carnés en général sont vendus à Ighzer Amokrane comme de vulgaires marchandises, c’est à dire dans des conditions similaires à celles de la vente de la patate ou de l’aliment pour bétail. Il est fait abstraction des règles les plus élémentaires en termes d’hygiène et de sécurité. Les produits sont proposés à la vente sur des étals ouverts à tous les vents, exposés au soleil et à toutes les impuretés. Les commerçants sans scrupules ne semblent animés que par la pulsion rentière. Ils prennent, ainsi un malin plaisir à entretenir l’instinct morbide du gain facile en saignant les bourses après les bêtes. Quant à l’acheteur, l’éternel dindon de la farce, en anticipant le doux fumet d’une chair pas toujours onctueuse et tendre, tous les risques qu’il peut encourir ne lui paraissent que fariboles.
N. M.