Sur la vitrine de la pizzeria on lit : “Cherche serveur et serveuses”. La pizzeria qui travaille déjà bien durant l’année double ses activités en été et elle a besoin de beaucoup de mains, non seulement pour servir les nombreux clients mais aussi pour pétrir, râper le fromage et être au four ! Pizzerias et fast-food recrutent tous azimuts en cette période et on peut même dire que pour certaines activités l’offre est supérieure à la demande ! En effet, si les serveurs ne manquent pas, les préposés au four ne sont pas nombreux : c’est qu’il faut affronter par ces temps de canicules des températures élevées, souvent en l’absence, dans les cuisines, de tout système de ventilation. Si au moins les salaires étaient élevés : ils dépassent rarement le SMIG ! Mais quand on a besoin d’argent, on accepte souvent de faire n’importe quoi ! D’ailleurs, certains patrons n’hésitent pas à aller chercher la main-d’œuvre là où elle est abondante et surtout corvéable à merci : les campagnes. Ils proposent aux jeunes de les recruter, de leur verser un salaire, de les nourrir, de les loger (souvent dans des remises ou des coins de l’établissement, transformés le soir en dortoir) et le tour est joué ! Même si le salaire n’est pas élevé, c’est toujours du travail et les employés ont, en plus, l’étiquette valorisante de travailler en « ville ». Autre secteur d’activité temporaire: les boutiques d’habillement et les superettes où il faut remplacer le personnel en vacances. Qu’il s’agisse de la restauration, des supérettes ou d’un autre domaine, les jeunes recrues ne disposent d’aucune assurance, autrement dit: travail au noir !
S. Aït Larba
