Le nouveau système de paiementa qui vise à faciliter les opérations de transfert d’argent d’une banque à une autre entrera en vigueur le 1er janvier 2006. La Centrale des risques de la Banque centrale d’Algérie sera opérationnelle à 100% à la fin de l’année 2005. Le relèvement du capital social des banques publiques pour accorder plus de crédits aux opérateurs économiques entrera en application très prochainement. La bonification des taux d’intérêt, pour les crédits bancaires accordés aux opérateurs désireux d’investir dans les Hauts-Plateaux, est revue à hausse considérable et sera appliquée dans les mois à venir.Et bien d’autres mesures incitatives à l’investissement national et étranger qui entreront en vigueur dans «les semaines ou les mois à venir» des mesures qui consistent en la réforme du système bancaire, du foncier industriel et d’autres dispositions relatives à la mise à niveau des zones industrielles, a annoncé hier le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, en réponse au rapport du Conseil national économique et social qui a été alarmant sur la conjoncture économique du second semestre 2004. Dans son discours d’ouverture des travaux du Cnes qui ont débuté hier au Palais des nations, le chef du gouvernement a souhaité, en réponse aux critiques virulentes émanant du rapport des experts sur la gestion de l’économie nationale, que «vos analyses soient accompagnées de recommandations pratiques proches de la réalité socio-économique». En effet, Ahmed Ouyahia a remis en question plusieurs critiques, notamment celles liées à l’absence de visibilité économique dans le programme du président constaté, au processus de privatisation entamé par l’Etat qui, selon les experts, accuse un retard flagrant, le manque d’encouragement pressenti pour l’investissement étranger ainsi que sur la politique monétaire, dont le taux de change est administré selon le rapport. Pour le manque de visibilité économique, il dira que le taux de croissance réalisé hors hydrocarbures et hors agriculture «s’il a atteint les 6,8%, je ne pense pas que cela aurait pu être réalisé sans la mise en place d’un plan d’action et d’un programme doté d’une visibilité». «Quel est le sens que vous donnez à la “visibilité”, si ce n’est une action ou un programme ?», s’interroge-t-il en ajoutant ainsi que si le programme du gouvernement, approuvé par le parlement, est insuffisant, «il est utile de le souligner mais en apportant des solutions». Pour Ahmed Ouyahia, il faut reconnaître que les résultats enregistrés jusque-là dans différents secteurs d’activité ont permis la résorption du chômage, dont le taux enregistré durant cette même période est passé de 23,7% à 17%, citant par là les chiffres du Cnes. Evoquant le chapitre consacré dans le rapport à la privatisation, dont l’analyse confirme que «la privatisation consiste au transfert de la propriété de l’Etat», Ouyahia s’interroge alors sur ce qu’est «la privatisation, si ce n’est le transfert de la propriété de l’Etat au privé». «Sur le plan juridique, la privatisation c’est cela !», répondra-t-il. A la question des experts dans leur rapport sur le manque d’encouragement de l’Etat à l’investissement étranger, il dira «selon votre rapport, l’investissement étranger a rapporté 6 milliards d’euros. Maintenant si le code des investissements est faible, vous n’avez qu’à le prouver !».
Sabrina Bouras