(2e partie)
Après quelques mois, toutes les femmes vont aux champs pour sarcler les fèves (Assoussi). Les deux épouses de l’homme paresseux veulent en faire autant. Il les empêche. Mais vu leur insistance pour le confondre, contre toute attente, un jour, il leur dit :“Prenez l’âne, mettez lui Thauard’a (bât), achouari (Bissacs) et allez aux champs munies d’un tamis (Agharval). Du haut de la colline vous allez faire rouler le tamis vers le bas, là où il finira sa course, c’est notre champs. Cueillez autant de fèves que vous voulez ! Allez, moi, je suis fatigué je vais dormir un peu ! Je vous attends pour le diner !”Ayant réussi à persuader ses femmes même l’avisée, celles-ci partent aux champs et firent comme il leur a été recommandé. Le tamis, jeté par Thouh’d”iqth dévale la pente et s’arrête dans un champ où les casses des fèves (Thikhoudachine ivaduen) ressemblent à des cornes de gazelle. Les deux femmes sont contentes. Elles attachent l’âne et se mettent à cueillir les fèves. Malheureusement pour elles, le champ où elles sont, n’appartient pas à leur mari, mais à Teriel (l’ogresse) qui ne tarde pas à se manifester. D’ailleurs, elle vient de dévorer le pauvre âne, et a mis ses oreilles sur deux roseaux pour donner le change aux deux femmes. Dès qu’elle se présente à elles, elle leur dit, pour les rassurer.“- Soyez les bienvenues mes amies. Les fèves sont bonnes cette année ! Cueillez ! Cueillez !” Les deux femmes se remettent à l’ouvrage. Le soleil décline à l’horizon Thouh’iqth s’adresse à Thabahloulte. “Il est temps de partir !” Prenant la parole, Teriel leur dit : “Jmaâ Limane ma throuh’meth assagiAtsensemth ghori !- Il n’est pas dit que vous allez repartir aujourd’hui. C’est avec moi que vous allez passer la nuit !”
Benrejdal Lounes (A suivre)
