A mi-chemin de ramadhan, la vie reprend ses droits

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C’est la peur au ventre que le Bouiri est arrivé à terme de la première semaine de Ramadhan. D’ailleurs, lorsque la veille de ramadhan, il répondait à notre “Micro trottoir’’ à propos de la rentrée sociale qui interpellait doublement sa bourse (rentrée scolaire et ramadhan) il nous signifiait que son “non-pouvoir d’achat’’ passait au second plan devant la menace terroriste. « lehna yesbeq leghna (la paix passe devant tout autre chose) », nous affirmait un sexagénaire en puisant dans l’adage populaire. Le double attentat qui avait ciblé le 20 août dernier la ville de Bouira faisant 12 morts, et le carnage de la veille dont de jeunes étudiants ont payé le lourd tribut aux Issers, ont replongé les citoyens dans cette frayeur qu’ils avaient vécue une décennie durant. Le spectre de l’horreur terroriste est revenu embrouiller l’atmosphère de sérénité qui semblait commencer à supplanter la peur dans une ville que le terrorisme intégriste avait relativement épargnée. La première semaine de ramadhan a été franchie sans enthousiasme. C’est tout le monde qui s’attendait à ce que le terrorisme s’acharne contre le mois sacré, d’autant que ramadhan est le mois de sa ‘’prédilection assassine’’. Il n’en sera fort heureusement rien.

Au lendemain des attentats du 20 août, après investigations, les Services de sécurité réussiront à mettre hors d’état de nuire 15 individus impliqués d’une manière ou d’une autre dans les attentats de Bouira. Rendue publique, cette information aidera sans aucun doute le citoyen à surmonter sa peur. Cette contre-attaque immédiate a quelque part fonctionné comme un déclic psychologique. Le citoyen commencera à vaquer à ses préoccupations ramadhanèsques. Il s’intéressera même à ces soirées assurées par les artistes locaux. La peur commence à céder devant la force de la vie. Pendant ce temps, la ville est discrètement quadrillée par les forces de sécurité. Dans les rues, ces derniers sont carrément invisibles. Mais ils sont là et aux aguets. A mi-chemin de ramadhan, la sérénité va crescendo. Les journées et les nuits de ramadhan semblent s’être débarrassées des traces de psychose pour retrouver leurs ambiances d’antan. Pourvu que cela dure ?

T. O. A.

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