Enfin un département pour tamazight

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Cela dit, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Espérant seulement que pour l’avenir serein et adulte de ce nouveau-né, tant attendu dans la wilaya, les considérations d’ordres pédagogiques l’emportent sur les desseins et appétits politiques que ne manqueront pas d’afficher et les détracteurs de tamazight et les militants surdimmensionnés de la cause. Espérant aussi que la jeune équipe venue de Tizi-Ouzou encadrer les nouveaux inscrits au département ne soit pas d’emblée découragée par une bureaucratie sciemment non accueillante. Quoiqu’il en soit le département de langue et culture amazighes n’est pas virtuel. Pour peu que l’on réfléchisse à comment s’y prendre, cet heureux avènement mettra, sans aucun doute, fin au calvaire récurrent des enseignants contractuels de tamazight. L’on se rappelles tous de cette grève de la faim que ces contractuels avaient observé à Alger, l’année dernière, pour exiger leur intégration. Mais avant d’en arriver à cette ultime et pénible action de protestation, ils avaient observé une série de sit-in dans leur petit coin provincial située à mille lieues de la surexcitation politico-médiatique algéroise. Quand bien même la presse locale en avait fait état, il ne se trouvait pas grand-monde pour soutenir les pauvres bougres rassemblés devant le siège de la Direction de l’éducation ou devant le cabinet du wali. Il faut dire que ni le lieu ni la nature des actions de protestation engagées par les contractuel (le)s n’étaient encore à la hauteur de susciter la bousculade d’avocats spécialisés en “droits de l’homme amazigh”. La grève de la faim suscitera aussi l’intérêt politique des députés de la wilaya. L’un d’entre eux, Kara Mohamed Sghir en l’occurrence, interviendra auprès de la tutelle et réussira à trouver une solution heureuse au problème des grévistes. Ces derniers fêteront l’heureux dénouement autour d’une tasse de café avec leur sauveur. Leur joie ne durera que le temps que durera le congé. Leur calvaire est de retour. Malgré donc les promesses faites sous les feux de la rampe, ces enseignants n’ont pas été “reconduits” en classe. Il est utile aussi de souligner que leur profil n’a pas été retenu par une Fonction publique exigeant un diplôme. N’en déplaise aux partisans de tamazight à tout prix, cette disposition mettra un terme à l’humiliation de tamazight di lakul. Oui, on avait retenu le statut d’Ouvrier professionnel (O. P) pour chanter et danser tamazight sur l’estrade. Aucune voix ne s’était alors élevée pour protester contre la “folklorisation” de la langue. Cela dit, les compétences pédagogiques de ces contractuels ne sont pas remises en cause et leur intégration dans le corps est du domaune du possible avec l’avènement justement de ce nouveau département qui pourrait trouver le moyen d’accompagner ces enseignants jusqu’à l’obtention du diplôme exigé par la Fonction publique.

T. Ould Amar

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