Silence radio des producteurs nationaux

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La décision du ministère de la Santé ayant trait à la libéralisation de l’importation des médicaments, à partir du mois de septembre, semble ne susciter ni le pour ni le contre des concernés. C’est le silence radio du moins du côté du Syndicat national de l’industrie pharmaceutique et de Saïdal. Aucune réaction n’est parvenue de leur côté sur cette question pourtant importante, sachant qu’ils sont les premiers à exiger et à clamer, haut et fort, la réorganisation du marché de l’importation des médicaments, eu égard au manque à gagner qu’ils enregistrent chaque année du fait de la concurrence déloyale et du taux d’importation des médicaments. Toutes nos tentatives de les joindre se sont avérées vaines. Et pour cause : les responsables seraient en congé. Drôle de façon de fonctionnement dans nos administrations. Si le premier responsable sort pour un peu de répit, c’est toute l’entreprise qui est bloquée. Une situation pour le moins déconcertante. Le drame réside dans le fait qu’en absence du « boss », personne ne peut le remplacer et d’accomplir sa tâche. A Saïdal, Aoun est en congé et même ses responsables de la communication. Au niveau du syndicat SAIP, c’est la même chose. Même au niveau du département de Amar Tou, initiateur de la décision, personne n’est disponible pour répondre à nos questions. Le docteur Salemi de la communication, nous a « aimablement  » demandé de formuler un questionnaire. A défaut de choix et surtout de réponse immédiate à nos questions, nous sommes contraints de recourir aux archives des journaux. En ce qui concerne les producteurs nationaux des médicaments, qu’ils soient privés ou publics, le cheval de bataille est d’aller « vers une importation utile », pour reprendre les déclarations de Aoun faites lors de ses sorties médiatiques. Ce dernier a toujours plaidé pour l’assainissement du marché du médicament qui d’après lui « est sous l’emprise de l’administration ». Le PDG de Saïdal avait également mis l’accent sur la nécessité de revoir le prix de référence à l’importation et l’encouragement de l’importation du générique, sachant que 80% des produits importés sont des princeps. La question qui se pose d’elle-même, c’est comment les autorités comptent procéder pour faire face à la facture des importations des médicaments déjà énormes dans la mesure où elle s’élevait en 2004 à 900 millions de dollars, soit une augmentation de 300 millions USD de plus par rapport au montant d’importation de 2003. Ce sont des chiffres officiels annoncés par El Hachemi Djaâboub, lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Industrie. Quel serait l’impact de cette libéralisation sur les producteurs nationaux ? Voyant qu’ils n’ont pas réagi, la presse tente de les faire réagir avec le mutisme pour seul écho.

W. O. H.

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