Une catastrophe écologique

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l Les forêts des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, s’étalant sur plusieurs milliers d’hectares, continuent malheureusement à subir une dévastation très alarmante, par des incendies volontaires et répétés qui dénotent incontestablement uu vandalisme inouï chez certains mauvais sujets.Ces crimes contre l’homme et la nature affectent négativement notre environnement et portent aussi atteinte à un secteur économique qui,sous une autre autorité, était l’un des plus rentables du pays. Cependant, l’Etat adopte une politique de laisser-aller. Assimilable d’ailleurs à une complicité.Nous traitons de ces forêts en sus de la dimension nationale du problème. Car à travers tout le pays, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, des centaines de foyers d’incendies sont enregistrés quotidiennement sans que les autorités songent à apporter ne serait-ce qu’un remède palliatif, adapté pour la conjoncture à ce fléau. Que ce soit de la simple pyromanie, du sabotage ou d’actes de prévention (ou de lutte ?), antiterroriste, ces incendies disent très haut le désagrément des Algériens (peuple/Etat), eu égard à l’environnement. Pourtant l’attitude de l’homme envers la nature traduit très fidèlement le degré de civilisation d’une nation. N’est-il pas barbare de transformer des vallées et des montagnes toutes vertes en désolantes scènes faites de suie et de cendres ?D’arbres, plusieurs fois centenaires, n’est-il pas aussi terroriste que de prétendre lutter contre le terrorisme en mettant le feu à nos forêts? Et n’est-ce pas une absence de l’Etat que de lasser impuni quiconque qui détruit des hectares de surfaces boisées ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître notre pays a signé et ratifié des conventions de protection de l’environnement, notamment celle adoptée à Paris en 1994. L’Algérie s’est engagée alors de ce fait à mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter contre la désertification sous toutes ses formes. Les forêts de Kabylie ont souvent connu les plus grands et préjudiciables incendies dans les années 1980. Depuis, ce sont des incendies qui ravagent presque les mêmes endroits à nos jours. Si pendant toutes ces années-là les groupes paramilitaires étaient mobilisés à chaque occasion, durant la dernière décennie, c’est une immobilisation et une insouciance totale qu’ils ont affichées. L’Etat,qui prétend donc vouloir lutter contre la désertification, ne doit-il pas commencer d’ores et déjà préserver les forêts existantes? Et pour ce faire, un arsenal de mesures s’imposent. On pourra commencer par une surveillance sérieuse et renforcée par des moyens héliportés de toutes les surfaces boisées, à l’exemple des pays soucieux de leur patrimoine forestier.

S. K. S.

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