Une grande polémique s’installe au CMA, sur la tenue des 5e Assises. Scission où divergences d’approches stratégiques, le CMA vit une crise de leader, les partisans de l’actuel président Belkacem Lounès favorables à la tenue du congrès à Meknès au Maroc démarchent pour réaliser cet objectif avec l’accord tacite des autorités royales. Une autre tendance, s’appuyant sur les règles statutaires du CMA, dont Rachid Raha veulent coûte que coûte voir les assises se tenir en Kabylie, qui recèle toutes les commodités pour pareille manifestation. L’enjeu se focalise autour du poste de président du CMA, entre ceux qui cherchent la perenité et ceux militant pour l’alternance. Rachid Raha de passage à notre rédaction, a bien voulu faire le point et éclairer l’opinion en répondant à nos questions.
C’est quoi le CMA et que s’y passe t-il ?
Le CMA (Congrès mondial amazigh) est une création récente, l’idée a émané de militants amazighs à créer cette organisation qui défendra les droits et intérêts de Imazighenes. C’était en 1993 à Genève que 4 militants, dont Ahmed Adghirni (Maroc), Hacene Idbelkacem (Maroc), Salem Mezoud (Kabyle de Londres) et un Lybien, ont muri le projet de créer le CMA. En 1994, lors du festival du cinéma du Douar Nenez en Bretagne française, occasion est donnée à un regroupement d’associations amazighes venues de tous les coins de Tamazda, là surgit l’idée de créer cette structure internationales des Imazighenes, afin de défendre leurs droits bafoués dans leurs pays d’origine et ceux de la diaspora. Le projet est concrétisé en septembre 95 à Saint-Rome de Dolan en France, pour qu’à la tenue du 1er congrès aux iles Canaris, les problèmes commencent à miner cette organisation, c’était en août 2007 à Tafira. Les premières dissensions sont signalées et les tentatives de récupération dénoncées. Il s’agit d’un parti politique marocain que dirige Madjoubi Aherdane, qui cherchait à avoir la mainmise sur le CMA, travail qui se faisait à la solde du pouvoir royal marocain, puisque son parti est proche des sphères royales.
Le complot a échoué, les associations satellitaire au pouvoir royal sont estées en justice, le procès a tenu 3 ans jusqu’en 2002 où le verdict rendu par la justice française était en faveur du CMA, que je présidais alors jusqu’au congrès de Roubaix tenu en août 2002 lorsque me succédait Belkacem Lounès. À présent le CMA a une place permanente aux Nations Unies et est très écouté dans les forums nationaux et internationaux. Le CMA a accompagné la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et reçu à plusieurs reprises par le parlement européen et groupes parlementaires, ce qui dérange nos Etats d’Afrique du Nord.
Vous êtes une délégation de 4 personnes, c’est quoi votre mission à Tizi-Ouzou ?
Une campagne de sape et dénigrement est en train de s’exécuter, pour présenter la Kabylie comme région poudrière, instable, et sans sécurité, dont l’unique objectif est de ne pas tenir les 5e assises du CMA en Kabylie. Nous avons jugé nécessaire de nous y rendre sur les lieux et prendre attache avec les populations, le tissu associatif, et vérifier de visu la réalité de la région. Nous découvrons, une région vivante, une population hospitalière et la vie ne s’est guère arrêtée. Le conseil fédéral, du CMA à Tizi-Ouzou dispose de toute la logistique nécessaire pour organiser une telle manifestation, l’intox et la desinformation obéissent finalement à des desseins inavoués, qui seront démasqués en temps opportun.
Les 5e Assises du Congrès du CMA, étaient prévues en Kabylie en juillet 2008, puis reportées, qu’en est-il de ce projet et des motifs du report ?
Le congrès du CMA se tiendra en octobre 2008 en kabylie et à Tizi-Ouzou. Cette décision est prise suite à une large concertation des membres du CMA. Le CMA n’a reçu aucune notification d’interdiction ou d’autorisation de cette manifestation par les autorités. Le report est dû à des raisons techniques non réunies en juillet 2008 pour pareil événement.
Qu’en est-il de la tenue d’un congrès-bis en pleine préparation à Meknès au Maroc ?
Nous ne reconnaissons nullement ce qui se trame pour déplacer le congrès à Meknes, il s’agit de démarches illicites et anti-statutaires.
Le président du CMA, Belkacem Lounès, n’a pas la prérogative de décider unilatéralement et seul, il a la fonction d’exécuter des décisions du Conseil fédéral du CMA
Lors du Conseil fédéral tenu par le CMA à Meknès, la résolution retenue consiste en la tenue des 5e assises du Congrès en Kabylie quoi qu’il en coûte.
Entretien réalisé par Khaled Zahem