Tamazight revient…

Partager

Après près de quatre ans de sa disparition du CEM Chahid Meddour-Rabah, à Tafoughalt, dans la commune d’Aït Yahia Moussa, on croit savoir, selon une source proche de l’établissement que tamazight sera finalement enseignés aux élèves de première année moyenne. En effet, un poste de tamazight figure cette année dans la carte pédagogique du collège. “Nous attendons seulement l’affectation d’un professeur,” a ajouté notre source. Il y a lieu de rappeler que la langue de Massinissa avait été introduite dans cet établissement en septembre 1995 juste après l’année du boycott scolaire. “Nous avons eu un grand engouement de la part des élèves du fondamental. Il y avait même des élèves qui excellaient dans cette langue à tel point qu’aujourd’hui ils ont déjà obtenu leur licence en tamazight. Nous avons donné un élan à cette langue,” se rappelle l’un des premiers enseignants ayant enseigné dans cet établissement. Au fil des ans, tamazight a été enseignée à toutes les générations qui ont fait le parcours de l’école fondamentale de la septième à la neuvième années. Depuis l’année scolaire, 2004/05, l’enseignement de cette langue a été évacué de ce CEM en raison du départ des enseignants de Tamazight vers d’autres établissements, notamment ceux de la ville de Draâ El Mizan.

“Je me souviens du premier cours en septembre 1995. C’était vraiment pour nous un grand plaisir d’entendre un enseignant parler notre langue en classe. Nous aimions la langues à telle enseigne que nous négligions certaines matière”, nous a confié un ancien élève de l’établissement.

Ainsi, près de cinq ans après tamazight va revenir avec tout de même une nouveauté quand on sait qu’elle a maintenant sa place dans l’examen du BEM d’une part et qu’elle est aussi comptabilisée avec un coefficient de valeur deux d’autre part. Les petits chérubins de 5eAP et 6e AP auront-ils cette chance d’étudier leur langue ? Pour le moment, rien n’est encore acquis en raison du déficit d’enseignants en tamazight. Nombreux sont les collèges qui ont des postes budgétaires mais qui sont toujours inoccupés pour déficit en professeurs. Il y a lieu de souligner que c’est la matière pour laquelle personne ne se soucie lorsqu’un manque se présente. “On recrute des vacataires pour toutes les matières mais pour tamazight la licence est toujours exigée. En tout cas, la généralisation de cette langue n’est pas pour demain. Il ne suffit que de voir le nombre d’élèves qui l’étudient à l’échelle nationale pour être au courant de la situation de cette langue pourtant constitutionnalisée comme deuxième langue nationale. Il n’y a aucune volonté politique pour la généraliser”, tel est l’avis d’un pionnier de cette langue.

A. O.

Partager