Le premier secrétaire du Front des forces socialiste, Karim Tabou, a estimé, mardi soir à Aokas, que même en présence d’observateurs étrangers, il n’y aura pas d’élection présidentielle libre et transparente. Il ajoute que son parti ne peut cautionner cela malgré les tentatives de déstabilisation dont il fait l’objet depuis quelques temps notamment cette missive du département de Zerhouni qui demande des informations très approfondies sur les membres du conseil national. “En tous les cas, toutes les tentatives de détourner le FFS de sa boussole politique ont échoué et il reste seul parti d’opposition et quoiqu’on dise, il y a le FFS d’un côté et le pouvoir et ses dérivés de l’autres”, souligne-t-il. De pratiquement toutes les communes de l’Est bougiote, les gens sont venus en nombre assister à la rencontre-débat politique animée dans la soirée du mardi par le premier secrétaire du FFS à la salle des fêtes d’Aokas. En plus de la salle qui était archicomble, les sympathisants et militants du FFS et des autres partis ainsi que les Indépendants s’étaient agglutinés devant l’issue de secours et au niveau du hall pour ne rien rater de cette conférence. Leur nombre dépassait largement le demi-millier. En arrivant avec une heure et demie de retard par rapport à l’horaire prévu, Karim Tabou était flanqué de son chef de cabinet et du président de l’APW de Béjaïa, Hamid Ferhat. Il débuta son discours par une pique contre les autres formations politiques en se targuant d’être le seul parti à pouvoir organiser ce genre de manifestation en cette période de Ramadhan et réussir à réunir autant de monde car “les autres partis font des jumelles leur outil de travail, ils les utilisent à l’endroit pour rapprocher la population lors des élections et à l’envers pour l’éloigner après les élections.” En enchaînant, il rappelle les faits qui ont voulu que le pays soit en état d’urgence depuis 17 ans et qu’il “soit géré dans la violence et en l’absence de démocratie.”
En abordant le problème des maires FFS qui se sont réunis avec Bouteflika malgré l’appel au boycott de cette rencontre fait par la direction nationale, le secrétaire du FFS avait déclaré que leur sort dépend de la commission nationale et si ça ne tenait qu’à lui, il demandera leur exclusion du parti. Ils sont au nombre de 8 P/APC à n’avoir pas écouté leur direction nationale et il avait demandé à l’assistance d’être fière de leur maire FFS de Béjaïa qui avait refusé d’assister à cette réunion qui avait vu deux P/APC transférés en urgence à l’hôpital car malades ils ne pouvaient rester trois heures à attendre la venue du président de la République avec interdiction de bouger de leur place. Voulant humilier le parti FFS, le pouvoir avait fait appel à l’un de ces élus pour faire un discours au même titre que les personnalités qui sont intervenues et c’était le seul maire à avoir eu le privilège de parler. Pendant plus de deux heures, Karim Tabou a brossé un tableau de la politique algérienne et ce, celle de son parti avant de passer à un débat sur l’actualité. Durant ce débat, le président de l’APW avait insisté auprès de tous les élus communaux des listes FFS sur la présentation de leur bilan en octobre prochain conformément à la résolution du conseil national et à ce moment-là aux élus des APC bloquées d’expliquer le motif de ce blocage nuisible à la population. Cette première rencontre animée conjointement avec le premier secrétaire du parti et son acolyte, le président de l’APW et qui a duré plus de trois heures sera suivie d’une autre qui aura lieu très prochainement dans la vallée de la Soummam.
A. Gana