Construction d’un nouveau CEM

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Pour écourter son délai de réalisation, les travaux ont été répartis en trois lots, qui ont été confiés à trois entreprises. Si rien ne vient perturber le bon fonctionnement du chantier, le nouveau CEM ouvrira ses portes à la rentrée scolaire de septembre 2006. Avec les CEM d’Aomar, de Krarib, de Kalous et le projet de réalisation d’un autre à El Madjen en 2006, la commune d’Aomar en comptera cinq au total. Tous les villages qui composent la commune se trouvent ainsi dotés de ce type d’établissement scolaire. Cela évite maintenant aux élèves des déplacements usants qu’ils faisaient par tous les temps. Même sur le plan financier, il leur en coûtait de débourser quotidiennement le prix du transport. Cette proximité devrait leur permettre de consacrer plus de temps à leurs études. Le temps qu’ils mettent à faire la navette, il y a quelques années, entre la maison et l’unique CEM du chef-lieu de la commune, peut être maintenant mis à profit pour se donner toutes les chances de réussir ses études.Si cette nouvelle structure est la bienvenue pour la commune d’Aomar, elle ne constitue pas en elle-même une priorité. En effet, à Aomar ce ne sont pas les salles de classe qui font défaut mais bien le personnel enseignant. Le CEM du chef-lieu de la commune fonctionne actuellement avec des salles de classes fermées après le départ d’environ 400 élèves et de leurs enseignants vers celui de Kalous, qui a ouvert ses portes au début de l’année scolaire qui s’achève.Faute de postes budgétaires aucun enseignant n’a été recruté pour remplacer ceux qui sont partis. Une solution de facilité a été trouvée pour palier à ce déficit. Les classes ont été surchargées. Elle n’en comptent, en moyenne, pas moins de 45 élèves. Cette situation n’est pas faite pour aider l’enseignant à dispenser un enseignement de qualité. De toutes les façons, quoi qu’il fasse, il n’y échappera pas. C’est à lui qu’on imputera systématiquement tous les échecs en fin d’année.Le taux de réussite au passage du palier supérieur est en dessous de la moyenne. Il n’est qui de 47%. Il est la preuve que les bonnes conditions de travail, dont doit disposer l’enseignant ne sont pas toutes réunies. Celles avec lesquelles il doit faire sont désuètes. Comment alors exiger de lui de meilleurs résultats quand, objectivement, ils ne peuvent être que lamentables ? Tout le monde s’accorde à dire que notre système éducatif est décadent, non performant, ne pouvant rien donner de mieux que la médiocrité qu’il est en train de produire. Il faut bien un jour se rendre à l’évidence simple que si les effets du système actuel sont néfastes, il serait salutaire de procéder à sa totale réforme.A vouloir réinventer la poudre, ne vaudrait-il pas mieux en calquer un, et il n’y a aucune honte à le faire, sur le modèle de ceux qui ont pris un siècle d’avance sur nous.L’ouverture du CEM de Kalous était certainement prévue de longue date et non pas décidée la veille. Pourquoi alors n’a-t-on pas prévu de pourvoir à temps aux postes qui allaient être vacants au CEM d’Aomar ? Cela aurait évité le recours à la surcharge des classes. Tout le monde sait qu’elles sont difficilement maîtrisables quand elles dépassent les 30 à 35 élèves et que par conséquent, il ne faut pas s’attendre à des miracles quant aux résultats.Le CEM du chef-lieu respire mieux maintenant. Il vient de récupérer 400 places pédagogiques, l’équivalent du CEM en construction. Ses capacités peuvent même être augmentées par la transformation de ses dortoirs en salles de classes. Son internat n’a et ne fonctionnera jamais du moment que chaque village de la commune a son propre CEM. Pour le moment Aomar ne connaît pas réellement de crise d’infrastructure, celle qui l’empoigne est celle d’un personnel enseignant, à laquelle il faut palier au plus vite, si on veut assurer à l’avenir, de bonnes années scolaires. Vu la mitoyenneté de ce nouveau CEM avec le lycée qui, lui se trouve surchargé, ne vaudrait-il pas mieux en faire une annexe pour absorber le flux, toujours grandissant, d’élèves qui viennent de tous les CEM de la commune.

Ahmed Chibani

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