“Quinze millions d’Algériens regardent quotidiennement l’ENTV en ce mois de Ramadan,” se gargarisent les responsables de la Télévision nationale. Ces statistiques réalisées durant le mois de carême sont devenues un abcès de fixation pour ces mêmes responsables. «Ils nous ont imposé le feuilleton, Imarat Lhadj Lakhdar” qui est diffusé au moment de la rupture du jeûne,» nous dira un jeune rencontré à Alger. Cette déclaration lourde de sens ressemble à «la course à l’échalote» que nous fait notre chaîne de télévision.
La question qui se pose est la suivante : les 15 millions attirés par l’Unique durant ce mois résisteront-ils, pour autant, jusqu’à la fin de l’année ? La réponse ne peut être que négative. Les navets que l’on nous sert à tour de bras, la médiocrité encrassant la production audio-visuelle nationale auront un effet boomerang sur les statistiques. En effet, au fur et à mesure que les jours du mois sacré s’écoulent, la quote-part des téléspectateurs de l’ENTV chute inexorablement. Et pour cause, Imarat El Hadj Lakhdar, dont le réalisateur n’est autre que la vedette du feuilleton, s’est contenté de mettre au profit d’un seul acteur, lui-même et avec quel niveau de jeu, toutes les commodités afin de surpasser les autres, lesquels, ont été réduits, tout au long des épisodes, à de simples figurants, venus garnir le jeu-flop de Lakhdar Boukhars. Ce feuilleton diffusé durant la première quinzaine du mois en cours n’était pas sans attirer les critiques les plus acerbes contre une institution déjà mal lotie auprès des téléspectateurs.
Et pour boucler la boucle, l’arrêt de la diffusion de Hal Wahwal pour des raisons que tout le monde ignore, à l’exception des responsables de la programmation, vient s’ajouter à la sombre grille concoctée par l’Unique afin d’égayer les foyers des Algériens en ce mois sacré.
Par ailleurs, et en dehors de Djemaï Familly, un sit-com empreint de bon sens et d’un jeu cinématographique respectable, l’Entreprise de télévision nationale a raté son rendez-vous avec la qualité.
M.M.