L’hopital submergé

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Plus d’une cinquantaine d’enfants ont été circoncis à l’hôpital d’Aïn El Hammam, à l’occasion du vingt-septième jour de ramadhan. Pour la seule journée de samedi, trente huit garçons sont passés au bloc opératoire entre huit heures du matin et treize heures.

“Les retardataires, sans rendez-vous, continuaient d’arriver”, nous confie un infirmier qui a précisé : “Particulièrement aujourd’hui, on ne peut refuser personne”. Les trois chirurgiens mis à contribution sans arrêt pour cette tâche si délicate ont été contraints d’appeler à la rescousse un de leur collègue en congé pour arriver à satisfaire cette demande, il faut le dire, inhabituelle. Devant la structure hospitalière, il y avait foule. Les nombreux accompagnateurs des enfants ainsi que les membres des associations qui les ont pris en charge obstruaient carrément la chaussée à certains moments. Les véhicules avaient du mal à se frayer un passage.

Devant le bloc opératoire, au deuxième étage de l’hôpital, les parents attendaient la sortie de leurs enfants avec une certaine angoisse. Les “patients”, qui sortaient un à un, étaient accueillis en héros. Les mamans, les grand-mères, parées de leurs plus beaux atours, n’attendaient pas d’être dehors pour lancer des youyous qui résonnaient dans les couloirs, donnant ainsi un air de fête à l’hôpital. Les enfants venus des quatre coins de la daïra de Michelet (Tillilit, Igouffaf, Tazrouts et Akbil) étaient reconnaissables à leurs tenues de cérémonie et à la sollicitude que leur témoignaient les proches. C’est dans un concert de klaxons, mêlés de chants et entrecoupés de youyous, que s’ébranlaient les véhicules. Pour rejoindre les villages les cortèges se formaient au fur et à mesure que les groupes de garçons sortaient de l’enceinte de l’hôpital. Nous avons remarqué, mêlé à la foule, le président de l’APC d’Akbil, lequel a tenu à partager la joie des parents et “veiller à ce que toutes les conditions soient réunies”, nous dit-il. En plus des denrées alimentaires offertes aux circoncis, l’APC d’Akbil a remis un pécule de mille cinq cent dinars (1500,00 DA) aux parents, ce qui les soulagera de certaines dépenses en ces jours de l’Aïd.

C’est la première fois, nous dit-on, qu’un tel afflux est enregistré pour une circoncision collective. Les démunis y ont de plus en plus recours pour éviter des dépenses au dessus de leurs moyens. Il y a lieu de préciser que pour des raisons d’hygiène,le C-RA et les associations sociales d’Aïn El Hammam, qui organisent régulièrement ce genre d’événement, exigent que les enfants soient pris en charge par des chirurgiens dans un bloc opératoire, ce qui est rassurant pour les parents qui leurs confient leurs enfants.

A. O. T.

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