Le Front des forces socialistes (FFS) a commémoré hier à Tizi-Ouzou, le 45e anniversaire de sa création, proclamée un certain 29 septembre 1963. A l’occasion, le premier secrétaire du parti Karim Tabbou a animé une conférence au niveau de la petite salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou à laquelle ont assisté les militants et les élus locaux du parti. De prime abord, Tabou dressera un tableau sombre de la situation du pays qualifiée de “grave et caractérisée par une crise multi-dimentionelle encore.” Pour le 1er secrétaire du FFS, le tableau de bord du pays clignote au rouge, notre jeunesse est prise entre l’étau de la misère sociale et les fléaux tels que el harga, le suicide et la drogue, dira-t-il. Le conférencier fera, par la suite, le parallèle avec la période ayant précédé l’indépendance du pays pour faire une projection sur l’actualité. Karim Tabou s’appuiera sur le témoignage de quelques personnalités politiques. “Le déclenchement de la Révolution algérienne s’est fait avec deux objectifs, la maîtrise territoriale pour mener un combat uni avec les moyens du bords,” déclarera-t-il. Pour ce dernier, le Congrès de la Soummam, tenu sous l’impulsion de Abane Ramdane, Ben Mhidi et d’autre militants, a provoqué “deux ruptures importantes. Mettre fin à l’imcorporation des Algériens dans les institutions de façade, installées par l’occupant, mais surtout mettre en exergue l’aspect démocratique de la lutte avec la primauté du civil sur le militaire et l’intérieur sur l’extérieur,” martèlera le responsable du FFS. Pour ce dernier, “le pays n’a pas été libéré par un clan on un zaim, mais par le peuple.” Le conférencier estime que même si les acteurs ont changé, le contexte de cette période historique peut être projeté à l’actualité pour tenter d’analyser la situation et trouver une issue à la crise. Le 1er secrétaire du FFS, dressera un lourd réquisitoire contre le pouvoir en place accusé,” répression contre les forces démocratiques. Karim Tabou estimera dans, ce sens d’où la réponse un mouvement de contestation émanant de la société (5 Octobre, 20 Avril 1980…). “Le pouvoir algérien mettra en place une stratégie visant à faire capoter l’ouverture démocratique avec surtout la création de partis politiques contrefaits, avec la création du RCD et du FIS, les éléments de l’échec étaient en marche,” clamera le conférencier. Abordant la question des élections, Tabou estimera que le pouvoir n’a plus le droit de condamner le peuple à l’aventure politique. Pour le FFS, il est grandement temps d’annoncer un processus sérieux de sortie de crise afin de ne plus reproduire l’échec.
“Un processus auquel doivent s’associer toutes les forces vives de la nation pour rechercher une alternative qui devra se faire, selon le conférencier en dehors du système.” Karim Tabou dénoncera au passage la course au “lèche-bottisme politique,” il dira que demander le présence des observateurs internationaux à l’occasion des prochaines élections présidentielle est une forne “d’allégeance” pour plaire au président, allusion faite au président du RCD qui en a fait ces dernières semaines sa revendication. Justement, le 1er secrétaire national du plus vieux parti d’opposition, place l’initiative des trois personnalités historiques que sont Aït Ahmed, Mehri et Mouloud Hamrouche, comme une énième tentative de faire bouger les choses “l’initiative exprime une volonté politique des transformer pacifiquement les débats à même de permettre une sortie de crise au pays,” martèlera-t-il. S’exprimant sur la crise interne qui couve au FFS, Karim Tabou traitera les initiateurs de la protestation de “corbeaux”. Pour lui, le FFS est “victime d’une tentative de normalisation semblable à celle des années 70 et 90.” L’objectif est, selon lui, de garder le FFS dans une logique de lutte interne afin de l’évacuer de la scène et du débat politique national.
Tayeb Laoui