La métamorphose de Tamda

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Qui n’a pas entendu parler du pôle universitaire de Tamda par exemple? A Tizi, tout le monde semble savoir quelque chose sur ce que deviendra cette localité dans le tout proche avenir. “Tamda sera une grande ville dans les toutes prochaines années”, dira le simple citoyen qu’on apostrophera. En effet, c’est un gigantesque centre urbain qui est en train de s’y construire. Surplombant le village de Tamda, “Tazazrayt” de son ancien nom lequel a semble-t-il pris le chemin de l’oubli, ce centre a déjà pris, en fait, forme. Quelques nouvelles cités regroupant quelque 300 familles ont été déjà réceptionnées. Une école primaire et un CEM ont également ouvert leurs portes en attendant la réception de tous les autres projets dont les travaux battent actuellement leur plein. En somme, Tamda est aujourd’hui en chantier. Même l’ancien village à bénéficie de quelques projets de développement. C’est ce que nous avons constaté lors de notre visite effectuée dans la localité, avant-hier. Une journée qui coïncidait avec la rentrée universitaire et la grande reprise du travail après les fêtes de l’Aïd. Cela étant, les encombrements automobiles n’ont pas cessé pendant toute journée. D’ailleurs on a mis plus de trois quarts d’heure pour parvenir à Tamda. “D’habitude, on fait nettement moins. On peut faire le trajet facilement en 30 mn”, nous dit le chauffeur du fourgon desservant la ligne Tizi-Ouou-Tamda qui nous a transporté. En fait, cette ligne a été nouvellement créée.

On ne reconnaît plus l’ex-Tazazrayt !

Il était 12h30 lorsque nous parvenons à destination. Tamda dépend administrativement de la commune de Ouaguenoun à la faveur du découpage de 1984. Avant, elle relevait de la municipalité de Fréha. En fait, Tamda est plus proche, géographiquement, de la localité de Fréha que de Tikobaïne, le chef-lieu de la commune de Ouaguenoun. A l’instar du village Tamda que nous traversâmes, la cité EPLF de ce que sera la future ville de Tamda était calme à notre arrivée et dès notre descente du fourgon nous avons été frappés par kes tas d’odeurs ménagères entassées dans un coin. “ Le camion du ramassage des poubelles a tardé aujourd’hui. Il va certainement passer tout à l’heure, comme il le fait chaque jour”, indique toutefois un des habitants de cette cité. Une cité livrée, avons-nous appris, en 1997. Plus de 10 ans déjà ! Pourtant celle-ci demeure dans son état “cru”. Elle se limite en fait à des bâtiments d’habitation sans plus. Aucun aménagement des espaces non bâtis n’a été réalisé. “A l’intérieur des appartements tout est, les logements ne manquent absolument d’aucune commodité, mais à l’extérieur tout reste à faire, nous respirons de la poussière”, ironise un autre citoyen. Ce dernier parlant de l’atmosphère qui y régne en été. Lors de notre virée qui coïncidait avec la tombée des premières pluies, la poussière est devenue boue sur laquelle on marchait. Nos pas nous ont conduits dans une librairie. Le propriétaire s’est vit excusé de ne pouvoir répondre à nos questions. “ Je suis nouveau ici”, a-t-il dit et de continuer : “Ça tombe bien puisque vous êtes journalistes, pouvez-vous me renseigner sur la procédure à suivre pour pratiquer la vente des journaux dans une boutique? Ce commerce n’existe pas ici”. En somme, ce n’est pas seulement la presse qui manque dans cette cité, des manques que les pouvoirs publics tentent de combler. Plusieurs projets de développement sont entrepris à tel point qu’on peut relever la présence de plus d’ouvriers que d’habitants dans la cité. Les différents engins font d’incessants va-et-vient. “Projet d’évacuation des pluviales, durée des réalisation 6 mois”, peut-on lire par exemple sur une plaque d’intitulé de l’un de ces chantiers. Un chantier qui tire à sa fin. D’ailleurs le bitumage du boulevard principal au-dessus duquel sont passées les conduites d’évacuation est annoncé pour cette semaine. Des travaux d’autres chantiers qui ne peuvent se compter sur les doigts de la même main battent aussi leur plein sous l’oeil bienveillant de la sainte “ Tirecht”. Une ancienne mosqués dominant du haut de la coline où elle est située tout le village de Tamda et une grande partie de la vallée du Sebaou. En somme un tas de bâtisses sont en train de se construire dans les différents coins de la région.

Une école de 140 places et un CEM déjà ouverts

L’école primaire de la cité est aussi en chantier. “ On est en train d’installer une clôture en dur”, explique le directeur de ladite école. Une école qui a ouvert ses portes en 2006. Une belle infrastructure qui est dotée de sept (7) classes et qui fonctionne avec un effectif de 140 élèves. “ Sincèrement on ne peut se plaindre de rien”, déclara le même directeur, M. Ait Ameur Ouali Achour, en l’occurrence, lequel nous fait part de l’existence d’un CEM. “Il est derrière ces bâtiments”, indiquera-t-il. Il a fallu encore marcher sur de la boue et traverser quelques autres chantiers pour parvenir au niveau de ce collège qui est également opérationnel depuis 2006. Baptisé du nom du chahid Ousmaïl Hocine, celui-ci compte 10 divisions pour 258 élèves. “L’établissement, comme vous pouvez d’ailleurs le constater, dispose de toutes les commodités. Il faudra relever cependant qu’à l’extérieur du CEM, rien n’a été fait. Les enfants arrivent ici avec les souliers pleins de boue. On a maintes fois signalé le problème aux autorités concernées mais en vain”, dira le directeur de ce CEM. Il faut dire en effet que le chemin qui y mène n’est pas aménagé pour être bitumé, d’autant qu’il est situé en haut d’une colline.

14 h, le temps était toujours aussi beau. Nous quittâmes le CEM pour nous rendre sur le lieu du mégaprojet qui est le pôle universitaire. Là, ça fourmillait vraiment. Tout le monde était sur le qui-vive. De fait, il y avait vraiment du monde, plusieurs dizaines d’ouvriers étaient en train d’exécuter leurs tâches. Ils appartenaient à différentes entreprises. Les différents blocs qui constitueront le pôle ne se ressemblent pas du fait que le taux d’avancement des travaux de réalisation diffère, on a été attirés par deux blocs, les seuls à avoir déjà reçu leur couche de peinture. Il sont en couleurs orange et blanche. Vraisemblablement, avons-nous pensé, les deux bâtiments étaient en voie de finition. C’est ce qui s’est avéré vrai. Il s’agit de l’institut architecture et de l’institut génie forestier qui seront livrés avant la fin de ce mois d’octobre. C’est ce que nous a révélé M. Ait Issad Moussa, le directeur technique du BERhTO (Bureau d’étude et de réalisation de l’habitat de Tizi-Ouzou) en charge du suivi du projet.

“Ces deux instituts seront d’une capacité de 3000 places pédagogiques. 2 000 places pour l’institut d’architecture et 1 000 autres pour le génie forestier. Je vous confirme que les deux seront prêts et peuvent recevoir les étudiants avant la fin de ce mois”, nous dit M. Ait Issad. Un autre bloc sera livré en novembre prochain, il s’agit de celui du département génie mécanique qui est d’une capacité de 1 000 places pédagogiques. Le même directeur nous apprend que même la bibliothèque qui sera dotée de 500 places sera réceptionnée au mois de novembre. Concernant le reste des départemenets et autres infrastructures du pôle, Ait Issad affirme que ceux-ci seront prêts au plus tard le mois d’avril 2009. Autrement-dit, le pôle universitaire de Tamda sera livré à 100% durant le premier semestre de l’année prochaine. Ce pôle a en fait déjà pris forme, à l’image d’ailleurs de ce que sera la future ville de Tamda. “Vous voyez les deux chantiers là-bas, ce sont les deux cités universitaires qui sont en voie de construction,” dira aussi le directeur de l’ETRHB que nous quittons pour rejoindre le DUC de Tizi-Ouzou qui était également sur les lieux. Celui-ci, à l’instar de M. Aït Issad, attendait en fait le wali, M. Mazzouz qui devrait effectuer une visite d’inspection sur les lieux, avions-nous appris. Le premier magistrat de la wilaya de Tizi-Ouzou arrivera à Tamda, en effet, après notre départ vers 14h 30m. Profitant de la présence du directeur de l’urbanisme et de la construction, M. Berkat Sedik, nous nous sommes rapprochés de lui et sans ambages. Celui-ci nous a donné les grands axes de la future Nouvelle-Ville de Tamda. M. Berkat parlait notamment des espaces verts qui y seront réalisés incessament, du réseau routier qui sera créé “les boulevards de la cité seront de 24 mètres de largeur, soit de dimension urbaine,” dira en substance le DUC affirmant que Tamda deviendra un véritable pôle urbain dans les toutes prochaines années. En attendant, Tamda vit sa transformation sous un brouhaha incessant. Le cohue qui y règne à cause des engins et les travaux qui s’y réalisent font le quotidien de Tamda qui se métamorphose de jour en jour.

M. O. B.

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