Tamazight en net recul à M’chedallah

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De prime abord, selon notre interlocuteur, la rentrée s’est déroulée normalement dans toute la daïra et les 6 205 élèves ont tous rejoint, dès le 13 septembre, les 37 écoles primaires existantes, formant en tout 292 divisions pédagogiques, tous niveaux confondus et encadrés par 328 enseignants.

Quant à tamazight, elle demeure le parent pauvre de l’éducation. Elle ne bénéficie plus que de sept enseignants répartis sur une poignée d’écoles primaires en dépit des promesses officielles faites par le ministère de l’Education nationale. Le nombre d’enseignants de français a également diminué du fait du détachement de quelques PCEF (Professeurs certifiés de l’enseignement fondamental) au niveau des CEM.

Sur ces 37 écoles, nous avons relevé uniquement 26 cantines scolaires ; ce qui est insuffisant, eu égard au nombre croissant d’élèves nécessiteux, notamment dans les zones rurales éloignées.

La nouveauté cette année réside dans l’allégement opéré au niveau des programmes scolaires et le réaménagement des horaires impartis aux séances et activités pédagogiques. Ainsi de nouveaux fascicules ont été distribués à l’ensemble du personnel enseignant et des journées d’étude ont été organisées (en arabe et en français) avant la rentrée des élèves pour débattre et étudier les nouvelles propositions. «Ce que je n’arrive pas à comprendre, à propos des ces réaménagements et allégements, fait remarquer un enseignant, est le fait de garder presque intacts les programmes officiels et de réduire le nombre de projets dans les manuels scolaires (livres de l’élève) !

Or, le manuel scolaire n’est pas le programme, du moins c’est ce que nous avons toujours appris !» Une remarque pertinente qui met les enseignants dans l’embarras et ce à tous les niveaux et paliers !

A propos du livre justement, l’opération tire à sa fin et tous les besoins ont été satisfaits. Les nécessiteux et les enfants de la famille éducative, ont, quant à eux, bénéficié de la gratuité de ce précieux document.

L’autre casse-tête des directeurs en ce début de l’année scolaire est, sans conteste, l’opération dite de 2 000 DA ! Quelque vingt mille pères de famille ont bénéficié de cette «manne» financière, au niveau de la daïra de M’chedallah, pour faire face aux nombreuses dépenses des enfants scolarisés. Selon un directeur qui a requis l’anonymat, «cette opération est un pur gâchis, car, selon lui, 2 000 DA sont insignifiants pour une personne mais si on fait le compte, l’Etat débourse des milliards de dinars qui auraient servi à équiper par exemple les écoles primaires de moyens matériels qui font cruellement défaut et qui entravent lourdement le bon fonctionnement des établissements ! A titre d’exemple, nos écoles sont dépourvues de moyens de duplication et de projection (Data Show, micro-ordinateurs et photocopieurs) alors que les CEM et les lycées en sont tous pourvus ! Pourquoi pas les écoles primaires ? Nous peinons à faire le tirage des copies lors des compositions et nous sommes obligés de faire du porte à porte pour pouvoir accéder à un photocopieur !»

L’autre nouveauté cette année est l’introduction d’une nouvelle activité appelée éducation morale, d’une durée de 15 minutes, programmée tous les jours de 08 h à 8 h 15 et la réduction de la semaine de travail à cinq jours ! Le jeudi étant réservé exclusivement à la formation des enseignants (coordination, journées pédagogiques, réunions, etc.) Pour précision, les séances de travail sont réduites à 45 minutes au lieu des 55 minutes habituelles, mais globalement le volume horaire hebdomadaire demeure le même. Enfin, pour rappel, la circonscription de M’chedallah, a obtenu des résultats satisfaisants l’année passée puisque le taux de réussite global dépasse les 86% !

B. Hakim

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