Quand l’imprimeur lésine sur le papier

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Des enseignants de langue amazighe des wilayas de Bouira et de Béjaïa ont vivement déploré la répartition inégale et disproportionnée à tout point de vue des feuilles du cahier de textes entre les différents métiers de l’enseignement moyen. En effet, la copie de ce registre réglementaire édité, selon ces mêmes enseignants par un imprimeur de BejaÏa n’a réservé aux enseignants de tamazight que (4) feuilles où ils devront rapporter tout le programme dépensé pendant l’année scolaire. Les cours de dessins et de l’éducation physique se sont vus attribué le même nombre de feuilles. L’enseignant de l’anglais, langue dont le nombre d’heures d’enseignement par semaine est de trois heures, soit un volume horaire hebdomadaire égal à celui de tamazight, s’est vu affecté (13) treize feuille pour les cours et (4) quatre feuilles pour les devoirs, poursuit notre source. L’autre aberration de ce registre réside dans le fait que les bordures indicatives des matières sont transcrites chacune dans la langue de l’enseignement de la matière contrairement à tamazight dont le bordereau est transcrit en langue arabe. Le président de l’association des enseignants de tamazight (TIDMI), M. El Hadjou, nous a confié à ce sujet : “On souhaite voir les responsables de l’édition des registres réglementaires et des manques scolaires, imprimeurs et institutions, traiter tamazight au même pied d’égalité que toutes les autres matières.” Pour monsieur I. Azeradj, enseignant à Bouira : “Le fait de ranger tamazight aux côtés du dessin, de la musique et de la séparer des autres langues par une feuille blanche bien cartonnée sur ce registre trahit l’intention de ceux qui considèrent encore cette langue comme folklore”, et de poursuivre : “Tamazight est une langue comme toutes les autres, feu Mohamed Haroun a dit : “La langue amazigh n’est pas un dialecte archaïque qui ne mérite, comme on le croit généralement, aucune considération, mais un chef-d’œuvre linguistique qu’il faut à tout prix préserver et promouvoir. Un jour, j’en suis sûr, le Nord Africain sera fier de sa langue.”

B. Sadi

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