“La régression a été constatée”

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La Dépêche de Kablyie : qu’en est-il de l’état d’avancement de l’enseignement de tamazight?

Chérifa Bilek : Pour cette année, je n’ai pas encore les statistiques officielles. Ces lenteurs administratives, que je dénonce au passage, ne sont pas fortuites. Certes, si l’on compare à l’an dernier, il y a une progression statistique dans l’effectif dans certaines régions. Mais dans d’autres, la réalité est tout autre. A Alger, cet enseignement ne tardera pas à s’éteindre. Le même constat pour Khenchela, Oum El Bouaghi. Alors qu’à Illizi, on ne répond même pas à notre courrier.

A votre avis, quelles sont les raisons de ce recul ?

D’abord la question relève de l’ordre du politique. C’est l’absence d’une volonté politique claire à même de mettre à la disposition de cette langue les moyens nécessaires qui est à l’origine de cette situation. Puis, dans les régions citées on remarque l’absence de relève. L’enseignement est concentré au cycle moyen et dès que la promotion passe au niveau supérieur on n’y trouve pas d’apprenants. Quant au cycle primaire, il est totalement négligé ! A Bouira, la régression a été constatée. De 2006 à 2007 / 2008 nous sommes passés de 112 enseignants à 104, et de 27 747 apprenants à 25 000. D’ailleurs dans cette wilaya, l’épineux problème des contractuels n’arrive toujours pas à connaître son épilogue.

Que compte faire le HCA pour remédier à cette situation ?

Notre institution n’a pas les prérogatives de recruter. Cela relève du ressort du ministère de l’Education. Nous comptons beaucoup sur les commissions mixtes mais à chaque fois, les responsables de ce département ne tiennent pas leurs engagements. Je saisirai ce ministère pour d’abord relancer les travaux de ces commissions, ensuite lui faire part de cette situation qui ne fait que régresser surtout durant ces trois dernières années.

Interview réalisée par M. S.

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