Deux mois après avoir fermé la route menant vers le CET, les habitants d’Ihadathène reviennent à la charge. Hier matin, ils ont placé des barricades sur cet accès, interdisant ainsi le déchargement des ordures à tous les camions venus des communes de la daïra et de Tizi-Gheniff. Au total, ce sont six communes qui déchargent leurs déchets ménagers dans ce CET. Par leur action, les protestataires disent ne demander que leur droit à un meilleur cadre de vie, notamment le bitumage du chemin qui mène vers leur village. «Ce n’est pas la première fois que nous exposons nos problèmes, en particulier l’urgence d’un revêtement du chemin, l’éclairage public et un réseau d’assainissement fiable…
Au mois d’août dernier, nous avons fermé cette route. Après des discussions et des réunions, nous avons décidé de suspendre notre action parce qu’un engagement nous a été signé pour résoudre tous les problèmes», dira un habitant du village. Et un autre lui emboîtera le pas : «Cela fait maintenant deux mois, mais rien n’a été fait. Pourtant, c’était le délai sur lequel nous nous sommes entendus. Maintenant, nous voulons du concret et non des promesses». Deux vice-présidents se sont déplacés sur les lieux et ont tenté de raisonner les protestataires, mais ces derniers campent sur leur position. «La route ne sera libérée que si, et seulement si, nous voyons les engins arriver sur les lieux. Notre patience a des limites. Nous sommes délaissés par les responsables locaux.
La seule manière de revendiquer nos droits est de fermer ce CET», soulignera un autre intervenant. Côté autorités, on nous apprendra que le projet de revêtement de ce chemin a été retenu et que le retard est dû à la lenteur des procédures administratives. «Ce n’est pas notre problème», nous rétorquera un autre protestataire. Et de poursuivre : «L’essentiel pour nous est de voir les travaux démarrer». Durant toute la journée d’hier, aucun camion n’a été autorisé à déverser son chargement, si bien que les communes de Draâ El-Mizan, Aïn Zaouia, Aït Yahia Moussa, Frikat, Tizi-Gheniff et M’Kira risquent de crouler sous les ordures ménagères, surtout quand on sait que des centaines de tonnes de déchets sont quotidiennement acheminées vers le CET. Mais les protestataires ne veulent rien entendre : «Nous resterons sur les lieux le temps qu’il faudra», insistent-ils.
Amar Ouramdane