Une structure fantôme

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l Au lendemain de l’introduction de tamazight à l’école, l’Association des enseignants de tamazight de Bouira avait vu le jour. A ses balbutiements, dans le sillage de l’ouverture politique tous azimuts et l’engouement enfiévré que cette ouverture suppose, la structure avait marqué sa présence sur le terrain de la protestation. S’agissant d’une meilleure prise en charge de l’enseignement de tamazight à Bouira, son action n’avait pas été sans importance. Mais il faut dire aussi que l’ambiance politique qui prévalait à l’époque était enthousiasmante. Tous les espoirs étaient permis pendant cet entracte démocratique. Une bonne dizaine d’années après sa création, on n’entend presque plus parler de l’association. Qu’est-elle donc devenue ? « Elle s’est éclipsée dans la nature », répondra sans ambages à la question Arab Aguini, enseignant de tamazight et non moins élément fondateur de l’association en question, avant de poursuivre : « Je suis dans le regret de constater que l’association ne travaille pas. On a tenté de la secouer, de renouveler le bureau. En vain. » En attendant que l’association se réveille de sa longue léthargie, l’enseignement de tamazight à Bouira, lui, va de mal en pis. Des postes ont été carrément supprimés de deux établissements du cycle moyen à Bouira-Ville, les contractuels continuent, chaque lundi que Dieu fait, d’occuper le pavé de la protestation sans que l’association daigne bouger ne serait-ce que son petit… cachet.

T.O.A.

2008 / 2009

Net recul

l L’année scolaire en cours a été marquée par un net recul dans l’enseignement de cette langue. Des postes budgétaires sont suspendus malgré la disponibilité des enseignants dans les établissements concernés. L’an dernier, le collège Gouizi-Said a vu ses deux postes biffés de la carte scolaire. Cette fois-ci c’est celui de Slimane Smili qui a été la cible des responsables de l’académie. Cet établissement sis au chef-lieu de la wilaya a été parmi les écoles qui ont vu démarrer l’enseignement de tamazight en 1995. Beaucoup de questions se posent sur cette manœuvre qui touche spécialement les collèges du chef-lieu de Bouira. Les écoles primaires n’ont pas échappé à « cette liquidation ». Ironie du sort, au moment où Ottawa, une région du Canada, ouvre ses portes à l’enseignement de tamazight, Bouira lui ferme les siennes ! Les contractuels, y compris les licenciés en la matière, se battent comme ils le peuvent, mais une volonté de les « reprendre » n’est pas prête de s’afficher. Les quinze licenciés, admis au concours, ne peuvent répondre à la demande sociale. Plusieurs établissements scolaires sont en manque d’enseignants. C’est une année qui ne présage pas de bons auspices pour tamazight. Cependant, le combat n’est pas fini, comme le pensent certains; il ne vient que commencer. Ces difficultés auxquelles fait face la langue de Mammeri ne peuvent être surmontées qu’avec l’adhésion des différents acteurs. La léthargie des associations culturelles et le mutisme des animateurs du monde de la culture et même des politiciens ont laissé libre champ à ces détracteurs qui veulent détruire ce qui a été construit. La vigilance est ainsi de mise ! Un fait important, et qui nécessite d’être signalé, est que même le Salon du livre que le HCA devait normalement organiser chaque année à Bouira est renvoyé à d’autres régions du pays. Ce ne sont pas les pratiques bureaucratiques qui sont à l’origine de cette décision ?

M. S.

2007/2008

L’ultime recours

l Le scénario de l’année scolaire écoulée refait surface. Tous les enseignants contractuels, en nombre de 45, ont reçu un niet catégorique de toute éventualité de reprendre leurs postes respectifs en dépit de la demande sociale. Ces derniers, après avoir perdu espoir de trouver issue à leur situation ont recouru à l’ultime moyen de lutte. Ils ont observé une grève de la faim au niveau de la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger. Un élan de solidarité sans précédent a été constaté. Des personnalités politiques, des journalistes, des écrivains, des syndicalistes et des citoyens se sont solidarisés avec ces grévistes. Ben Bouzid n’a pas été tendre. Ces différentes déclarations écartent toute solution particulière. Il a fallu attendre la réaction du député d’obédience FLN pour que les choses prennent une autre direction. Med Seghir Kara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a dénoué la crise en un laps de temps. Sitôt dit, sitôt fait. De retour d’Alger, les protestataires ont trouvé leurs affectations prêtes. Mais, tout ce qui a été discuté à propos d’une éventuelle formation n’est qu’une poudre aux yeux. Le second point est relatif à l’encadrement pédagogique. L’inspecteur chargé depuis cinq ans a été appelé à s’occuper que du français. Un inspecteur titulaire l’a remplacé. Néanmoins, ce dernier s’est montré incapable d’assurer convenablement sa tâche en étant responsable de deux wilayas. Bouira et une circonscription de Tizi Ouzou d’où il est natif.

M. S.

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