Bouira sous le déluge

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Le vieux bâti, datant de l’ère coloniale et composant une partie importante du tissu urbain, est sans aucun doute le plus fragile, surtout lorsque la flotte est accompagnée de rafales de vent. Nous nous rappelons tous de ces intempéries enregistrées en septembre 2007. L’effondrement d’un mur, dans la cité El Wasfa, à Sour El Gozlane, avait alors coûté la vie à deux citoyens.

S’agissant des taudis de fortune implantés sur le lit tari du oued Dhous et ceux avoisinant le Fort turc, le risque est encore plus grand.

L’état des avaloirs, tout de suite obstrués et dépassés par le flux d’eau, ne permet pas une meilleure évacuation. Du coup, l’eau recouvre l’asphalte pour déborder carrément sur les trottoirs et va jusqu’à inonder des appartements situés au rez-de-chaussée. Cela a été le cas au niveau de la cité du 1er-Novembre à Draâ El Bordj où les appartements on été submergés d’eau à hauteur de plus d’un demi-mètre.

Fort heureusement, la flotte n’avait touché que le mobilier. Fort heureusement aussi que les fortes rafales de vent n’avaient pas suivi. La même intrusion d’eau a été enregistrée du côté de la cité des 122-Logements. Là aussi, la flotte a inondé les appartements du rez-de-chaussée.

Au niveau du boulevard Zighout-Youcef, le bitume a été le réceptacle du déversement d’eau entraînant sur son passage boue, branchages et autres détritus. La circulation, aussi bien automobile que piétonne, n’était pas des plus facile, voire impossible par certains endroits. D’autres routes carrossables, à l’image du nouveau boulevard allant de Sofy à la cité universitaire, sont transfermées en véritables mares d’eau mêlées à de la boue drainée au passage de la flotte.

A un degré moindre, le déluge n’a pas épargné la gare routière de Bouira. Même si elle ne présentait pas le visage auquel elle nous a habitué, dès les premières pluies, la gare a tout de même fait valoir son lot de boue et de mini-mares d’eau.

Danger écarté à Bechloul

Cela étant, il est utile de souligner que les pluies qui se sont abattues sur Bouira n’avaient en vérité duré que quelques heures. Autrement dit, comment serait la situation si elles s’étaient acharnées sur la ville 72 heures durant ? On déplorerait sans aucun doute, des dégâts plus importants. Cela n’est pas de la prophétie : c’est l’état des avaloirs et autres assainissement qui nous pousse à cette triste déduction. Cela dit, la déduction serait autrement et hautement positive, si les autorités locales prenaient acte de ces légères inondations enregistrées à Bouira et s’attelaient à revisiter le sous-sol.

En 1998, près de 40 millions de mètres cubes avaient envahi la localité de Bechloul et ses environs. Pour rappel, cela a causé la mort d’un citoyen et la destruction de la cité du Regroupement ainsi que celle de huit locaux à usage commercial. Depuis ce triste événement, c’est la peur au ventre que les Bechloulis accueillent la saison des pluies. Le risque d’inondation que représentait l’oued n’existe plus aujourd’hui. Cela a été rendu possible grâce à la construction d’un canal en lieu et place du lit du cours d’eau et d’une retenue collinaire en parallèle. Soulignons que le projet a coûté 18 milliards de centimes.

Les pompiers sont intervenus 10 fois

Interpellés par les pluies enregistrées ces dernières 24 heures, les éléments de la Protection civile ont eu à intervenir dix fois.

Fort heureusement et dans les dix cas, les pompiers de Bouira n’avaient pas à gérer des situations dramatiques. En fait, il s’agissait de pénétration d’eau dans des appartement et autres locaux au niveau de la cité Zerrouki, Oued Dhous, l’Auberge des jeunes, les 340 logements…

T.O.A

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