La circulation automobile sur la RN 15, reliant la wilaya de Bouira à celle de Tizi-Ouzou, a été fortement perturbée avant-hier soir et durant toute la matinée d’hier en raison des débordements des eaux pluviales en certains endroits de cet important axe routier. Ainsi à la limite géographique entre la commune de Chorfa et celle de M’chedallah, non loin du oued Raffour, les eaux d’un ruisseau en furie se sont déversées sur la route en emportant sur leur passage de grandes quantités de sable et de boue.
Cette situation a engendré des embouteillages monstres et a rendu la circulation automobile presque impossible dans les deux sens. Sur la route, les eaux du ruisseau qui ont atteint, selon des témoins, plusieurs centimètres à cet endroit ont inondés plusieurs plateformes situées dans les environs. Hier matin, le décor était partout le même : une partie de la chaussée était encore inaccessible aux véhicules.
Les quantités de boue emportées par les eaux n’ont pas été dégagées de la route. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la RN 15 subie de telles inondations à cet endroit, mais à chaque fois que la pluviométrie augmente, le petit ruisseau qui se déverse dans la rivière Sahel se transforme en un oued en furie. Pourtant, un pont d’évacuation existe bel et bien, seulement son embouchure est trop exiguë pour contenir toutes les quantités d’eau de pluie. “Cette scène a tendance à se répéter à longueur d’années. Les services concernés auraient dû songer à installer des ouvrages afin de canaliser les eaux du ruisseau et éviter leur débordement sur la route”, commentera un habitant de la localité de Chorfa devant cette scène. Il y a quelques mois de cela, il a fallu l’envoi d’engins de déblaiement et la mobilisation des citoyens pour débloquer cette même route. A l’heure où nous rédigeons ce papier, nous avons appris que la circulation automobile demeure toujours perturbée sur cet axe. Des bouchons se sont formés se sont formés au milieu de la journée, signale-t-on. A quelques kilomètres de la localité de Chorfa, à Selloum plus précisément, les automobilistes ont dû ralentir en arrivant au quartier de Lahlim où les eaux de pluie ont emporté et déposé graviers et pierres sur la RN 15. La RN 5, un autre axe routier traversant la wilaya de Bouira, n’est pas épargné par les inondations et ce, à chaque fois que de fortes pluies s’abattent. Hier encore, une partie de la chaussée a été envahie par les eaux pluviales sur ce tronçon contournant la ville de Bouira. En effet, dès les premières heures de la matinée, des hommes munis de pelles et de pioches tentaient d’extraire la boue et déboucher les avaloirs et permettre ainsi aux écoliers et aux habitants du quartier de Ras Bouira de regagner la ville.
Durant le mois de Ramadhan, la même scène s’était produite au même endroit. Pour tenter de regagner l’autre côté de la RN 5 et accéder à la ville, il avant fallu alors traverser sur des madriers de fortunes installés en la circonstance au risque de tomber dans le bourbier qui s’était formé. Durant la même période, le tronçon de la route traversant la localité d’El Esnam a été littéralement submergé par les eaux. L’on se demande si les abords de la route sont aménagés en avaloirs et autres conduits d’écoulement. Cette question, nous l’avions posé au P/APC d’El Esnam. Ce dernier nous expliquera qu’à son arrivée à la tête de la municipalité, la situation était déjà dans cet état, c’est-à-dire, pas d’avaloirs ni de conduites d’écoulement. Il indiquera par ailleurs qu’une enveloppe budgétaire a récemment été débloquée pour aménager des ouvrages. Il est temps que les autorités locales envisagent de doter les RN 15 et 5 de projets afin d’épargner au bitume d’être envahi par les eaux de pluie. Et du coup ce sera carrément des vies humaines qui seraient épargnées.
Djamel M.