“Il faut agir ensemble et vite”

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“Il faut agir ensemble et vite”, a-t-il déclaré. Pour appuyer ses dires, le premier magistrat de la wilaya a fait état de l’existence de pas moins de 1 219 décharges sauvages non contrôlées sur le territoire de la wilaya, lesquelles sont situées à proximité des habitations.

Il est vrai, en fait, que ces décharges sauvages poussent comme des champignons menaçant ainsi la santé publique.

1 219 décharges sauvages

En outre, l’orateur a indiqué que la wilaya n’a réalisé que quatre décharges durant ces dernières années. Ce qui est bien entendu minime.

Dans ce registre, M. Mazouz a mis en exergue le gros problème auquel est confrontée véritablement la gestion des ordures à Tizi-Ouzou, cela au moment où l’Etat, a-t-il estimé, a consenti d’énormes moyens dans ce domaine, il s’agit selon lui de “la destination des déchets”. “ La problématique se pose à deux niveaux, a-t-il dit, le premier c’est la collecte à temps des ordures et le second est relatif à la destination de ces déchets.” Pour lui, c’est ce second volet qui pose vraiment problème dans la gestion des ordures à Tizi-Ouzou. Autrement dit, il y a un manque terrible à combler en matière de décharges publiques.

Décharges publiques : véritable casse-tête

Pour venir à bout de ce problème, il est très important, selon M. Mazouz, de mobiliser les espaces afin de créer donc des décharges, une conditions sine qua non pour évacuer les ordures ménagères et autres et soigner ainsi l’environnement dans la wilaya. Pour le wali, cela passe inéluctablement par la contribution de tout le monde, y compris surtout le citoyen. “ Tizi-Ouzou a la densité populaire la plus élevée à l’échelle nationale et africaine avec une concentration de 500 habitants sur un kilomètre carré. En outre, Tizi compte pas moins de 2 500 villages. Ces paramètres rendent la localisation des espaces pour recevoir les déchets très difficile”, a expliqué M. Mazouz. Par ailleurs ce dernier a appelé la population à plus de compréhension pour permettre d’asseoir un cadre de vie agréable. Ici, le wali a fait référence aux oppositions de citoyens signalées ici et là contre la réalisation de décharges et même des centres d’enfouissement techniques. Le premier magistrat de la wilaya de Tizi-Ouzou a donné l’exemple du centre d’enfouissement prévu à Azazga, lequel ne voit toujours pas jour à cause justement de l’opposition des citoyens au moment où la localité d’Azazga croule sous les ordures. “Nous sommes condamnés à gérer nos déchets. Il faut que la population cesse de s’opposer pour le simple désir de s’opposer. On doit choisir entre le développement et le non-développement”, a lancé M. Mazouz dans l’hémicycle “ Rabah-Aissat” plein à craquer.

Projet d’un centre de tri

Par ailleurs, M. Mazouz a indiqué qu’un centre de tri sera réalisé dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour le conférencier, ce centre constituera une véritable bouffée d’oxygène. Selon lui, le choix du terrain est déjà effectué pour la réalisation du projet. “L’appel d’offres pour le choix de l’entreprise qui se chargera du suivi sera lancé incessamment”, a-t-il dit à ce propos et d’affirmer enfin que les pouvoirs publics sont conscients qu’on ne peut pas créer un développement durable sans toucher aux espaces et sans provoquer de désagréments. Ce qui est vrai d’ailleurs, doit-on dire, lorsqu’on sait que la wilaya de Tizi-Ouzou, selon le chiffre avancé par le wali, hier, gère près de 900 tonnes d’ordures par jour, soit 320 000 tonnes par année. Une quantité considérable dont la gestion nécessite la contribution de tout un chacun.

Les préconisations des spécialistes

D’ailleurs, les différents autres intervenants sur le sujet hier ont tous insisté sur ce fait. La présidente de l’Association pour la jeunesse innovatrice et l’environnement (AJIE), Mme Lamrous a estimé que “ tout doit se faire par le biais de la population en lui communiquant les informations relatives à la simulation du prétri et en élaborant un planning pour le ramassage des déchets ménagers en fixant les horaires de la collecte de ces derniers”. Pour l’oratrice, il est très important de sensibiliser les citoyens toutes catégories confondues quant à l’importance de leur implication pour une gestion durable des déchets ménagères” : “ Il faut agir en urgence, a-t-elle dit, et ce en créant des centres d’enfouissement technique et des micro-entreprises de valorisation des déchets”. Même point de vue de Hacène Si-Chaib, un étudient en génie civil qui voit, en effet, dans la création de ces micro-entreprises une solution pour ce problème de déchets. Cela dit, celui-ci a concentré son intervention sur le rôle que peut jouer ce genre d’entreprise dans la définition des usages économiques des bétons et agrégats valorisés. Ces mesures préconisées permettront d’améliorer l’image de marque d’une wilaya devenue ces dernières années un véritable dépotoir à ciel ouvert avec les conséquences néfastes que cela engendre sur l’environnement et la santé du citoyen.

M.O.B.

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